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Une enquête de l'ONU ne trouve pas d'indices de mauvais traitement répandu des réfugiés par les agents humanitaires, mais recommande l'adoption de mesures préventives

Une enquête de l'ONU ne trouve pas d'indices de mauvais traitement répandu des réfugiés par les agents humanitaires, mais recommande l'adoption de mesures préventives

M. Dileep Nair
Une enquête approfondie de l'ONU n'a pas permis de confirmer les accusations d'exploitation sexuelle répandue portées contre le personnel de l'Organisation, ainsi que les agents humanitaires et le personnel des opérations de maintien de la paix en Guinée, Sierra Leone et au Libéria. Le Bureau des services de contrôle interne des Nations Unies, qui a mené l'enquête, a toutefois présenté des recommandations concrètes pour prévenir ce type d'incidents.

Une enquête approfondie de l'ONU n'a pas permis de confirmer les accusations d'exploitation sexuelle répandue portées contre le personnel de l'ONU, ainsi que que les agents humanitaires et le personnel des opérations de maintien de la paix en Guinée, Sierra Leone et au Libéria. Le Bureau des services de contrôle interne des Nations Unies, qui a mené l'enquête, a toutefois présenté des recommandations concrètes pour prévenir ce type d'incidents.

Dans un document de 37 pages rendu public ce matin, le Bureau de contrôle interne de l'ONU, qui a dirigé cette enquête de six mois, affirme ne pas pouvoir confirmer le bien-fondé de l'ensemble des accusations de mauvais traitement que le personnel de l'ONU aurait infligé aux réfugiés. Dans les quelques cas où il y eu abus, le personnel concerné appartenait aux opérations de maintien de la paix et aux associations humanitaires, non pas à l'effectif régulier des Nations Unies. Le rapport précise à ce sujet que les coupables de telles pratiques ont été licenciés et retournés dans leur pays où ils risquent des mesures disciplinaires.

Dans une conférence de presse aujourd'hui au Siège de l'ONU, le directeur du Bureau des services de contrôle interne, Dileep Nair, a affirmé pour sa part que l'ensemble des accusations portées contre le personnel de l'ONU sur le terrain "ternissaient inutilement la réputation et la crédibilité de la grande majorité des agents humanitaires et du personnel des opérations de maintien de la paix sur le terrain".

L'enquête du Bureau de contrôle interne de l'ONU a été déclenchée par un rapport prélable soumis par des consultants et réalisé pour le compte de l'Agence de l'ONU aux réfugiés (HCR) et l'ONG britannique "Save the Children", qui affirmait avoir constaté des pratiques très répandues d'exploitation sexuelle des réfugiés par le personnel de l'ONU dans les camps de Sierra Leone, de Guinée et du Libéria.

Notant que les conditions d'accueil des réfugiés rendaient les populations des camps, notamment les jeunes femmes, particulièrement vulnérables à l'exploitation sexuelle et d'autres formes d'exploitation, l'enquête invite toutefois l'Agence de l'ONU aux réfugiés (HCR) et d'autres agences spécialisées de l'Organisation à mettre en application une série de propositions concrètes qui visent à prévenir ce type d'incident.

Kenzo Oshima, coordinateur des secours d'urgence de l'ONU, a précisé ce matin que le code de conduite soumis par le Comité permanent inter-agences prévoyait expressément l'interdiction d'avoir des rapports sexuels avec des enfants de moins de 18 ans, et d'offrir de l'argent, des emplois, des biens ou des services en échange de services sexuels. Le code prévoit également des mesures disciplinaires à l'encontre des auteurs de tels actes, y compris le renvoi de son poste.

"Alors que le rapport du Bureau des services de contrôle interne conclut cette enquête particulière, la protection des réfugiés par la communauté internationale, à laquelle nous sommes très attachés, est une oeuvre de longue haleine", a déclaré M. Oshima.