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RCA : malgré les efforts du gouvernement, des groupes armés signataires de l'Accord de paix violent les droits de l'homme

Faustin Archange Touadéra (sur l'écran), Président la République centrafricaine, prend part au débat général de la 75ème session de l'Assemblée générale.
Photo : ONU/Evan Schneider
Faustin Archange Touadéra (sur l'écran), Président la République centrafricaine, prend part au débat général de la 75ème session de l'Assemblée générale.

RCA : malgré les efforts du gouvernement, des groupes armés signataires de l'Accord de paix violent les droits de l'homme

Paix et sécurité

Lors du débat annuel de la 75ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République centrafricaine, Faustin ArchangeTouadéra, a regretté jeudi que malgré les efforts du gouvernement, des violations des droits de l’homme et du droit humanitaire continuent d’être perpétrées par certains groupes armés signataires de l'Accord de paix et de réconciliation.

L’Accord politique pour la paix et la réconciliation a été signé entre le gouvernement et les 14 groupes armés le 6 février 2019, a rappelé le Président de la RCA. Depuis sa signature, le gouvernement, les garants et facilitateurs de l’Accord, n’ont ménagé aucun effort pour sa mise en œuvre, a-t-il fait valoir.

Faustin Archange Touadéra a également fait état des avancées dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité, ce qui devrait faciliter le redéploiement progressif des forces de défense et de sécurité ainsi que la poursuite du programme national de désarmement et démobilisation déjà amorcé « en prélude » aux échéances électorales de 2020-2021.  

Le chef de l’État centrafricain, les groupes armés signataires de l’Accord continuent à se réarmer par des voies illicites, mettant ainsi à mal le processus de paix et de réconciliation nationale, « gage de la cohésion sociale ».  

Nonobstant les avancées considérables enregistrées dans la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité, beaucoup de défis restent à relever parmi lesquels le Président a cité l’engagement réel des groupes armés à aller au désarmement et à intégrer les Unités spéciales mixtes de sécurité; l’appui durable de la communauté internationale à la mise en œuvre de l’Accord; et la conduite des opérations et la mobilisation des ressources nationales et auprès des partenaires de développement.  

Le Président a réitéré l’appel du peuple centrafricain à l’endroit du Conseil de sécurité pour la levée totale de l’embargo sur les armes dont le poids limite l’armée nationale dans son rôle. 

La levée de ces sanctions est importante pour asseoir l’autorité de l’État et garantir l’intégrité du territoire national, a martelé le Président.  

Impact de la pandémie

Faustin Archange Touadéra a estimé que l’impact socioéconomique de la pandémie de Covid-19 dans son pays se traduira par une baisse de la croissance économique de l’ordre de 0,8 à 1,2%.

Il en a profité pour appeler la communauté internationale à s’investir davantage dans la recherche de solutions à cette crise sanitaire. 

A ses yeux, cette soixante-quinzième session de l’Assemblée générale est, à la fois l’occasion de réaffirmer l’attachement de la communauté internationale au multilatéralisme, et de nourrir la réflexion sur la manière par laquelle l’ONU pourra faire face aux nouveaux défis.  

En dépit des divergences, Faustin Archange Touadéra a appelé ses homologues à investir dans la coopération internationale et le dialogue pour construire un avenir meilleur, soulignant que l’ONU reste pour cela le cadre par excellence du multilatéralisme. 

A l’instar d’autres nations africaines, le Président centrafricain a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité pour assurer la représentation de l’Afrique dans cet organe de prise de décisions de l’ONU.