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A l’ONU, @Lisafreestyle et son ballon prouvent que les femmes ont toute leur place dans le football

La freestyleuse footballeuse professionnelle Lisa Zimouche au siège des Nations Unies à New York devant les 17 Objectifs de développement durable
ONU Info/Florence Westergard
La freestyleuse footballeuse professionnelle Lisa Zimouche au siège des Nations Unies à New York devant les 17 Objectifs de développement durable

A l’ONU, @Lisafreestyle et son ballon prouvent que les femmes ont toute leur place dans le football

Femmes

La footballeuse freestyle Lisa Zimouche a montré cette semaine au siège de l’ONU ses talents sportifs et artistiques. L’occasion pour elle de souligner que le football est un sport dans lequel les filles et les femmes ont toute leur place.

Dans le hall de l’Assemblée générale des Nations Unies, une jeune femme attire l’attention des visiteurs et de leurs smartphones. Sur un mini-terrain de jeux installé dans un espace d’exposition, Lisa Zimouche enchaine les figures d'acrobatie, de jonglerie et de gymnastique avec un ballon de football.

« Les filles peuvent tout faire. Elles peuvent jouer au football, au tennis, au basketball. Elles ne sont pas supposées être tout le temps à la cuisine » explique la jeune femme de 19 ans dans un entretien accordé à ONU Info. « Nous pouvons jouer au football. Et nous pouvons jouer contre les hommes. Il n’y a pas de frontières ».

La footballeuse freestyle est venue au siège des Nations Unies à New York pour parler de l’importance de la place des filles et des femmes dans le football et dans le sport dans le cadre du Forum de la jeunesse organisée par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC).

Lisa Zimouche a grandi en région parisienne et a commencé à jouer au football à l’âge de 10 ans. Elle a rejoint l’équipe féminine jeune du Paris Saint-Germain (PSG). « Je faisais du football et du freestyle et j’allais à l’école en même temps », explique-t-elle.

Mais à l’âge de 14 ans, elle décide d’arrêter le football de compétition en équipe pour se concentrer au football freestyle. Une décision qu’elle est loin de regretter. « Je me sentais plus à l’aise dans le freestyle » dit-elle. « Le freestyle reste tout de même dans le milieu du foot tout en aillant une certaine liberté ».

Depuis, la jeune femme voyage dans le monde entier pour montrer ses talents de footballeuse freestyle. En 2015, elle remporte le prix de championne du monde Panna dans la catégorie féminine – une prestigieuse distinction dans le football freestyle.

Les talents footballistiques de Lisa Zimouche ont fait d’elle une star des réseaux sociaux. La footballeuse française dont les parents sont originaires d’Algérie est suivie par plus de 1,9 millions de personnes sur Instagram, 1,2 millions de personnes sur Facebook et 30.000 personnes sur Twitter.

« Au début j’utilisais les médias sociaux pour moi », explique-t-elle. « Je mettais des photos de ma vie. Et puis tout d’un coup, je me suis dit : pourquoi pas mettre une vidéo de freestyle ? ».

Les réseaux sociaux ont permis à @lisafreestyle de faire connaitre ses talents sportifs et artistiques au monde entier. Les différentes vidéos de ses performances sportives et artistiques qu’elle a publié sur Instagram, Facebook et Twitter ont pu montrer à des millions de personnes que « la femme peut faire du sport et jouer au football comme les hommes ».

Lorsque Lisa Zimouche a commencé à jouer enfant au football contre les garçons, ces derniers ne la voyait pas d’un bon œil. « On me disait : les filles ne savent pas jouer au foot. Cela ne sert à rien d’essayer de jouer contre moi. Ou tu ne peux pas le faire parce que tu es une fille et les filles ne sont pas censées jouer au football ».

Aujourd’hui, les garçons du monde entier regardent ses vidéos en boucle sur les médias sociaux. « Maintenant les garçons viennent vers moi et essayent de me défier pour voir si je peux les battre ou pas », dit-elle.

Et Lisa suscite également beaucoup d’attention et d’admiration chez les filles. « Lorsqu’elles me voient jouer au football, les filles sont très fières », dit Lisa. Une fierté qu’elle partage et qu’elle perçoit comme un signe de reconnaissance de son travail et de ses efforts.

Les inégalités entre les femmes et les hommes affectent tous les secteurs. Et le football n’y fait pas exception. Pour Lisa, « l’état d’esprit a beaucoup changé » ces 10 dernières années. « Je pense que la situation a déjà beaucoup évolué entre le moment où j’ai commencé le foot et aujourd’hui », a dit Lisa Zimouche. « Il y a beaucoup plus de femmes et de filles qui jouent au football. C’est beaucoup plus visible à la télé ».

ONU Info/Florence Westergard
Les femmes ont toute leur place dans le football

 

 

Mais il reste d’énormes progrès à faire, reconnait la footballeuse freestyle. « La différence avec les hommes est encore énorme. Mais les marques de sport et les clubs commencent à s’y mettre afin de faire évoluer les choses en faveur des femmes », explique-t-elle.

Les Etats membres de l’ONU ont adopté en 2015 le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Une feuille de route qui vise notamment à atteindre l’égalité entre les sexes. Le Programme reconnaît le sport comme un outil important du développement et de l’autonomisation des femmes.

Pour Lisa, le football unit les gens et peut contribuer à améliorer le monde. « Quand je mets un ballon dans la rue, la couleur, la race ne compte pas. Les femmes, les hommes, tout le monde est attiré par le ballon. Cela fait plaisir et cela peut rendre le monde meilleur », dit-elle.

En montrant ses talents aux quatre coins du monde et en diffusant ses vidéos sur les réseaux sociaux, Lisa contribue à changer les mentalités et les idées reçues sur la place et le pouvoir des femmes dans le monde du sport.

La France organisera du 7 juin au 7 juillet 2019 la Coupe du monde féminine de football. Des équipes nationales féminines de 24 pays disputeront le titre de championne du monde de football. L’occasion, selon Lisa Zimouche, de montrer que le football est un sport que peuvent pratiquer les filles et les femmes à l’égal des garçons et des hommes.