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A Marrakech, l’ONU plaide pour les droits humains de tous, y compris des migrants

A Berlin, un couple parmi des migrants attendant d'être enregistrés comme demandeurs d'asile. Si les pays ont le droit de déterminer leurs propres politiques migratoires, ils doivent le faire dans le respect des droits de l'homme, a dit le chef de l'ONU
Photo UNICEF/Ashley Gibertson VII
A Berlin, un couple parmi des migrants attendant d'être enregistrés comme demandeurs d'asile. Si les pays ont le droit de déterminer leurs propres politiques migratoires, ils doivent le faire dans le respect des droits de l'homme, a dit le chef de l'ONU

A Marrakech, l’ONU plaide pour les droits humains de tous, y compris des migrants

Migrants et réfugiés

En marge de la Conférence sur les migrations à Marrakech, au Maroc, plusieurs hauts responsables des Nations Unies ont participé à une réunion commémorant le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’occasion de rappeler que les migrants ont les mêmes droits que le reste de l’humanité.

« La Déclaration universelle est bien plus qu’une source d’inspiration et une déclaration de principes. Ses 30 articles constituent des mesures pratiques pour faire progresser la paix et le développement durable inclusif », a souligné le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors de cette réunion.

« Personne ne perd jamais ses droits humains, peu importe ce qu'il fait ou qui il est », a-t-il ajouté.

Selon le chef de l’ONU, « il est donc approprié que le premier jour de la conférence pour l’adoption du Pacte mondial sur les migrations ait lieu au moment du 70e anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle par l’Assemblée générale » des Nations Unies.

Personne ne perd jamais ses droits humains, peu importe ce qu'il fait ou qui il est - António Guterres

« Le pacte est une nouvelle étape importante vers la sécurité et la dignité pour des millions de personnes », a-t-il souligné. « Il définit concrètement comment les États membres et les autres parties prenantes peuvent respecter, protéger et appliquer les droits fondamentaux de tous les migrants, conformément à la Déclaration universelle ».

La Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa, s’est dit pour sa part heureuse que depuis son adoption, la Déclaration soit devenue le document le plus traduit du monde.

« Pourtant, même si elle détient ce record, nous devons aller plus loin. Chaque personne, chaque enfant, chaque femme, chaque fille doit lire ce document, qui énonce les droits inhérents à la personne humaine », a-t-elle déclaré.

Les migrants sont avant tout des êtres humains. Quel que soit leur statut migratoire, ils ont les mêmes droits que le reste de l’humanité - Maria Fernanda Espinosa

« L’adoption, aujourd’hui, du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, n’est pas une coïncidence. C'est plutôt un rappel. Cela nous rappelle que les migrants sont avant tout des êtres humains et que, quel que soit leur statut migratoire, ils ont les mêmes droits que le reste de l’humanité », a-t-elle ajouté.

Mme Espinosa a précisé qu’au cours des prochaines semaines elle convoquerait des réunions plénières sur le 70e anniversaire de la Déclaration, le 20e anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l'homme, et la cérémonie du Prix des droits de l'homme des Nations Unies. « Ces réunions constitueront une occasion unique de lancer un appel fort en faveur de la protection et de la promotion des droits de l'homme dans le monde entier », a-t-elle dit.

Dans un message pour marquer le 70e anniversaire de la Déclaration universelle, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a rappelé que les auteurs à l’origine de la Déclaration ont cherché à établir des systèmes pour soutenir et protéger les pauvres, les affamés, les déplacés et les marginalisés.

Nous naissons "libres et égaux" mais des millions de personnes sur cette planète ne le restent pas – Michelle Bachelet

« Je suis convaincue que l’idéal des droits de l’homme, énoncé dans cette Déclaration, a été l’une des plus grandes avancées de l’histoire de l’humanité et l’une des plus réussies », a-t-elle dit.

« Mais aujourd’hui, ce progrès est menacé. Nous naissons "libres et égaux" mais des millions de personnes sur cette planète ne le restent pas. Leur dignité est bafouée et leurs droits sont violés jour après jour », a-t-elle ajouté.

« Nous devons tous défendre avec plus d’ardeur les droits qui, selon la Déclaration, nous appartiennent tous en tant qu’êtres humains, et que nous risquons constamment de perdre en raison de nos propres oublis, négligences ou mépris, ou de ceux de nos dirigeants », a déclaré Mme Bachelet.