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En fin de mandat, le Président de l’Assemblée générale Miroslav Lajčák se félicite de cette « expérience unique »

Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajčák, s'exprimant à l’ouverture de la réunion ministérielle du Forum politique de haut niveau sur le développement durable 2018.

Notre objectif et notre ambition ont été de faire en sorte que l’ONU réussisse, soit efficace et pertinente

Photo : ONU/Loey Felipe
Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajčák, s'exprimant à l’ouverture de la réunion ministérielle du Forum politique de haut niveau sur le développement durable 2018.

En fin de mandat, le Président de l’Assemblée générale Miroslav Lajčák se félicite de cette « expérience unique »

Paix et sécurité

Alors qu’il achève ce mois-ci son mandat d’un an, le Président de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajčák, se félicite, dans un entretien à ONU Info, de cette « expérience unique » et des avancées réalisées par les Etats membres sur les questions des migrations, de la prévention des conflits et de réforme des Nations Unies.

« Il ne fait aucun doute que l’Assemblée générale des Nations Unies est l’organisme international le plus représentatif. Mon ambition a toujours été de la rendre la plus pertinente. Et quand je repense à cette soixante-douzième session, je peux dire que je suis modérément satisfait », dit-il.

Selon lui, beaucoup de bonnes choses ont été accomplies. « Mais évidemment, c'est un travail inachevé et un travail en cours. Il ne serait pas réaliste de s’attendre à ce que nous puissions tout faire en une seule fois, mais nous pouvons être satisfaits de beaucoup de choses », souligne-t-il.

Le Président de l'Assemblée générale Miroslav Lajčák (gauche) avec les ambassadeurs mexicain et suisse Juan José Gómez Camacho (centre) et Jürg Lauber (droite), co-facilitateurs des négociations sur le Pacte mondial pour les migrations, le 13 juillet 2018
Photo : ONU/Mark Garten
Le Président de l'Assemblée générale Miroslav Lajčák (gauche) avec les ambassadeurs mexicain et suisse Juan José Gómez Camacho (centre) et Jürg Lauber (droite), co-facilitateurs des négociations sur le Pacte mondial pour les migrations, le 13 juillet 2018

 

Selon lui, la conclusion du Pacte sur des migrations sûres, ordonnées et régulières, l’accent mis sur la prévention des conflits et l’adoption de trois propositions de réforme du système des Nations Unies soumises par le Secrétaire général, sont les trois points forts de la 72e session de l’Assemblée générale.

S’agissant du Pacte sur les migrations, qui doit être formellement adopté en décembre par les Etats membres, Miroslav Lajčák estime que « c'est un bon document - un document réaliste - qui dit la vérité que les migrations sont là pour durer ».

« Il ne dit pas que les migrations sont bonnes ou mauvaises. Il n’encourage, ni n’essaie d’arrêter les migrations. La mission consiste à aider les gouvernements des États membres à disposer d'un ensemble de principes et de recommandations sur la manière de gérer les migrations et de nous aider tous à passer du mode réactif au mode proactif, et essayer de canaliser les migrations », déclare-t-il.

La priorité accordée à la jeunesse

Au cours de l’année passée, le Président de l’Assemblée générale a aussi fait des rencontres avec la jeunesse une de ses priorités et il se dit encouragé par le Dialogue avec la jeunesse organisé en mai.

« Nous voulions offrir aux jeunes une plate-forme pour nous dire comment ils voient le monde, comment ils voient notre travail, comment ils voient la performance des Nations Unies. Et oui, nous avons réussi. Les jeunes ont parlé ouvertement, en toute honnêteté, des questions liées notamment à l’éducation de qualité, l’emploi et la prévention de la radicalisation. J'ai été très encouragé par le résultat, mais aussi par l'atmosphère de cette réunion », souligne-t-il.

Miroslav Lajčák, président de la 72e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, lors du Dialogue des jeunes de l'Assemblée générale.
Photo : ONU/Manuel Elias
Miroslav Lajčák, président de la 72e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, lors du Dialogue des jeunes de l'Assemblée générale.

 

Interrogé sur les principaux défis rencontrés au cours de l’année écoulée, M. Lajčák note « le manque constant de soutien au multilatéralisme en général ». « L’ONU est plus nécessaire que jamais et pourtant, certains gouvernements ne semblent pas le comprendre », dit-il. « Notre objectif et notre ambition ont été de faire en sorte que l’ONU réussisse, soit efficace et pertinente ».

A titre personnel, le Président de l’Assemblée générale se félicite de cette année qu’il a passée à la tête de cet organe des Nations Unies. « Je suis un diplomate professionnel et le poste de Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, c’est le Mont Everest des diplomates. C’est une expérience unique », raconte M. Lajčák, qui a occupé le poste de ministre des affaires étrangères de la Slovaquie et doit retourner à ce poste à l’issue de son mandat de Président de l’Assemblée générale.

Au-delà du débat général de l’Assemblée générale en septembre 2017, il se souvient aussi de sa visite aux Jeux olympiques d’hiver en Corée du Sud, dans le contexte du dialogue intercoréen dans lequel il a été impliqué. « J'ai rencontré des représentants des deux Corées à plusieurs reprises », note-t-il. « Quand j'ai vu l'équipe coréenne commune entrer dans le stade et quand j'ai vu et entendu la réception très enthousiaste de la foule, c'était un moment très fort ».

Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajcak, prend part au relais de la torche olympique à PyeongChang, en Corée du Sud
Photo du Bureau du Président de l'Assemblée générale
Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajcak, prend part au relais de la torche olympique à PyeongChang, en Corée du Sud

 

Interrogé sur les aspects qu’il souhaiterait que poursuive son successeur, la ministre des affaires étrangères de l’Equateur, Maria Fernanda Espinosa Garcés, élue en juin, Miroslav Lajčák souligne l’importance de continuer à faire de la parité et de l’autonomisation des femmes une priorité et à améliorer l’accès pour les personnes handicapées.

Il insiste également sur l’éthique et la transparence : « veiller à ce que tous les aspects du travail du Président de l'Assemblée générale et de son bureau répondent aux normes les plus élevées de transparence et d'éthique ».

Maria Fernanda Espinosa Garces est seulement la quatrième femme dans l'histoire des Nations Unies à avoir été élue présidente de l'Assemblée générale, le principal organe délibérant et politique de l'ONU.
UN Photo/Loey Felipe
Maria Fernanda Espinosa Garces est seulement la quatrième femme dans l'histoire des Nations Unies à avoir été élue présidente de l'Assemblée générale, le principal organe délibérant et politique de l'ONU.