Devant le Conseil de sécurité réuni mercredi soir pour examiner la situation au Sahel, la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique, Bintou Keita, a estimé que la violence des groupes terroristes s’étend désormais jusqu’au pays de la côte ouest-africaine et le long de la bande sahélo-sahélienne et dans le bassin du lac Tchad. Des faits, a-t-elle insisté, qui ont récemment été reconnus par les chefs d’État de la région, qui mettent en garde contre l’effondrement de la digue sécuritaire dans la région.
La Sous-Secrétaire générale a expliqué qu’au cours des six derniers mois, la sécurité s’était considérablement détériorée dans la région du Sahel, du fait d’attaques attribuées à des groupes terroristes ou revendiquées par eux. Mme Keita a cité plusieurs de ces attaques meurtrières parmi les plus récentes: une quarantaine de civils et de soldats tués le 6 novembre à Boungou, dans le nord du Burkina Faso; près d’une centaine d’éléments de force de sécurité du Burkina, du Niger et du Mali tués au cours 10 derniers jours dans une série d’attaque visant le triangle du Liptako-Gourma; 24 soldats maliens tués le 18 novembre dernier près de Tabankort, au nord du Mali, à proximité de la frontière avec le Niger.
Mme Keita a rappelé qu’alors que le terrorisme est un combat mondial et qu’aucun pays ne peut le mener seul, la plupart des États du Sahel consacrent déjà 20% de leur budget à la défense et à la sécurité. Selon elle, la communauté internationale doit donc contribuer à l’effort de lutte contre l’extrémisme au Sahel. Elle doit soutenir la Force conjointe G5 Sahel afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle et obtenir des résultats tangibles.