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Escale -72ème Assemblée générale : « Mettre l'accent sur les personnes - Lutter pour la paix et une vie décente pour tous sur une planète durable »

Escale -72ème Assemblée générale : « Mettre l'accent sur les personnes - Lutter pour la paix et une vie décente pour tous sur une planète durable »

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Cette semaine, Escale, s’intéresse à l’ouverture de la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies axée cette année porte sur le développement et le climat. Une session dont le thème officiel a pour libellé : « Mettre l'accent sur les personnes - Lutter pour la paix et une vie décente pour tous sur une planète durable ». Le magazine revient plus spécifiquement sur les trois premiers jours du débat annuel de l’Assemblée avec des interventions et réactions par les principaux acteurs du monde et de la communauté francophone.

Le mardi 19 septembre 2017, a marqué le début effectif de la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies avec l’ouverture du débat annuel. Un débat général lancé par l’intervention du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur le travail de l’Organisation. Antonio Guterres a listé les sept principaux défis à relever à commencer par le péril nucléaire lié aux essais nord-coréens, le terrorisme, les conflits non résolus et les violations systématiques du droit international humanitaire tels qu’observés au Myanmar, en Syrie, au Yémen ou au Soudan du Sud, sans omettre la menace des changements climatiques.

Lors de son premier discours devant les dirigeants du monde, le président américain, Donald Trump a lancé un appel au patriotisme, soulignant que le devoir de tous les dirigeants présents est de défendre avant tout les intérêts de leur nation et de leur peuple. Selon lui la contribution des États-Unis à l’ONU est disproportionnée. Donald Trump qui a demandé aux États d’affronter les menaces actuelles en Iran mais aussi en Corée du Nord. Il a fait valoir que les États-Unis ont une grande force et sont patients, mais si ils sont forcés de se défendre ou de défendre leurs alliés, ils n’auront plus d'autre choix que de ‘détruire totalement’ la Corée du Nord.

De son côté, Alpha Congé, le Président de la Guinée et président en exercice de l’Union africaine (UA), a rappelé la détermination de l’Afrique à prendre son destin en main tout en soulignant l’interdépendance des défis. Il a exhorté les Nations Unies à soutenir le règlement des conflits en Libye, en République centrafricaine, en RDC et au Burundi. Un appel doublé d’un plaidoyer en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité et de l’ONU.

Au-delà des thèmes de la paix, des droits de l’homme et du développement durable, c’est la réforme des Nations Unies et la pertinence du multilatéralisme ont servi de toile de fond aux débats. Un multilatéralisme que le Président français, Emmanuel Macron, qui s’adressait lui aussi pour la première fois à l’Assemblée générale, a souhaité « fort et responsable ».

Un plaidoyer pour le multilatéralisme qui a aussi servi d’écho aux propos vigoureux du Président américains au point de faire réagir devant les journalistes Doris Leuthard, la Présidente de la Confédération Suisse, dont le pays accueille un grand nombre d’agences et institutions des Nations Unies.

Autre chef d’État francophone, le Président de la Côte d’Ivoire, le mercredi 20 septembre, au deuxième jour du débat général, a exhorté à l’action et au respect des engagements internationaux, afin de répondre aux aspirations des populations en matière de sécurité et de développement.

Comme chaque année, l’Afrique est venue en force à la grande session de rentrée de l’Assemblée générale. Or, le continent constitue l’épicentre, le révélateur, le miroir de nombre de crises et soubresauts du monde. A l’instar du Sahel agité par le terrorisme et l’extrémisme violent. Des maux que connaît trop bien le Président du Mali, Ibrahim Boubakar Keïta qui a instamment prié les pays donateurs à financer la force conjointe du G5 Sahel, qui outre le Mali, rassemble le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, et dont les premières opérations devraient débuter en octobre 2017.

Pays voisin du Mali, le Burkina Faso a lui aussi, au cours du débat, insisté sur la lutte contre le terrorisme, la qualifiant de « priorité nationale ».

Lors du même débat, jeudi, le Président d'Haïti, Jovenel Moïse, pays où la MINUSTAH, la Mission des Nations Unies achèvera le mois prochain son mandat, a déclaré que son gouvernement ne ménageait aucun effort pour consolider la démocratie et l'Etat de droit dans le pays et menait une lutte acharnée contre la corruption.

Enfin, s’agissant toujours du continent américain, le Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau, rappelant que son pays fête cette année son 150ème anniversaire, a procédé à un véritable mea culpa, au nom de son gouvernement pour les discriminations infligées au fil des ans aux peuples autochtones.

Ainsi, les trois premiers jours du débat général de la 72ème session de l’Assemblée générale ont tenu toutes leurs promesses et la suite des travaux semble susciter de vrais espoirs de voir la résolution de certaines questions progresser. A commencer par celle de la paix et de la prévention. Des priorités que le Président de la 72ème session de l’Assemblée générale, le diplomate Slovaque, Miroslav Lajčák, avait souhaité, le 19 septembre, dans son discours prononcé lors de l'ouverture du débat voir placés au centre de tout ce que l'ONU fait, rappelant avec insistance que les Nations Unies n'ont pas été créées pour des diplomates ou des dignitaires, mais pour répondre aux attentes des populations.

Interview et extraits sonores :

• Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies

• Donald Trump, Président des États-Unis d’Amérique

• Alpha Condé, Président de la Guinée et de l’Union africaine

• Emmanuel Macron, Président de la République française

• Doris Leuthard, Président de la Confédération Suisse

• Alassane Ouatarra, Président de la Côte d’Ivoire

• Ibrahim Boubakar Keïta, Président du Mali,

• Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso

• Jovenel Moïse, Président de la République d’Haïti

• Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada

_ Interview et mixage : Florence Westergard

_ Production et présentation : Jérôme Longué

Crédit Photo
UN Photo/Kim Haughton