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ODD: l’approche volontariste de l’UIP pour promouvoir l’égalité des sexes

ODD: l’approche volontariste de l’UIP pour promouvoir l’égalité des sexes

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Au départ, c’était juste une idée de l’Office des Nations Unies à Genève et de la Mission permanente des États-Unis à Genève. C’est finalement un engagement des organisations internationales basées à Genève, de certaines missions permanentes mais aussi d’acteurs ou actrices de la société civile. Avec comme objectifs, rassembler des dirigeantes et dirigeants engagés pour la cause en tant que Défenseurs de l’égalité des genres au cœur de la Genève internationale. Il est donc question d’égalité des sexes et surtout des mesures prises par Union interparlementaire (UIP) pour une meilleure autonomisation des femmes.

Au micro de la Radio des Nations Unies, le Secrétaire général de l’Union interparlementaire a ainsi précisé sa vision de l’Objectif 5 des Objectifs de développement durable (ODD) qui porte sur l’égalité entre les sexes. Martin Chungong s’est donc appesanti sur le projet du Réseau des défenseurs de l’égalité des genres dans le cadre de la Genève internationale.

Il nous a expliqué pourquoi l’UIP s’est pleinement engagée dans la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes et surtout les raisons qui ont poussé cette organisation internationale à soutenir la « Geneva Gender Champions initiative » qui a pour objectif de constituer un réseau d’acteurs afin de renforcer la promotion de la parité et de l’égalité entre les femmes et les hommes au sein des Nations Unies.

Le Secrétaire général de l’Union interparlementaire part ainsi du postulat « qu’une société ne peut pas être gérée par les hommes uniquement. Il faut que les femmes soient parties prenantes dans la gestions des affaires de la cité ». Du coup quand les services de l’Office des Nations Unies à Genève et l’équipe de Corinne Momal-Vanian l’ont contacté pour être parmi les Défenseurs de l’égalité des genres dans le cadre de la Genève internationale, Martin Chungong n’a pas hésité une seule seconde, en mettant en avant l’impératif « équité et justice ».

L’UIP s’est ainsi attelée à définir des objectifs pour mieux soutenir la participation des femmes en politique, mais aussi à renforcer leur représentativité dans les instances internationales. Du coup, l’UIP s’efforce d’atteindre la parité des intervenants dans les réunions de l’UIP et accroître ainsi la participation des femmes dans ses Assemblées et ses processus décisionnels. « Il s’agit de la représentation égalitaire des hommes et femmes dans les structures internes de l’UIP; la mise en place de certaines mesures incitatives pour les délégations qui respectent l’égalité hommes/femmes ; mais aussi la mise en place de sanctions qui permettent de punir les délégations qui ne sont pas sensibles à l’égalité des genres ».

Par exemple quand une délégation se présente à l’UIP et siège au Conseil où elle a trois voix, si cette délégation n’est composée que d’hommes ou de femmes, la délégation perd une voix au vote. « C’est un système de sanctions qui marche très bien », fait-il remarquer.

Toutefois, Martin Chungong insiste sur le fait que les « quotas sont des mesures temporaires ». Une façon pour ce citoyen du monde et originaire du Cameroun de plaider pour « aller plus loin que les quotas afin d’arriver à une parité réelle ». Dans ces conditions, il a averti que l’une des mesures de cette lutte serait de « nommer et pointer du doigt » les délégations composées de membres d’un seul sexe lors d’Assemblées.

De cette façon, l’UIP, à l’image de toutes les institutions de la Genève internationale, entend « faire des émules ailleurs dans le monde. « Nous servons d’exemple », tranche-t-il. « Les institutions internationales basées à Genève doivent être des pionniers dans l’égalité des hommes et des femmes et comme ça, les autres capitales vont suivre ».

Finalement, le Chef de l’UIP est convaincu que les « décisions qui se prennent à Genève ont des impacts et des ramifications à travers le monde ». Alors ne lui rappelez surtout pas certains critiques émis çà et là et qui qualifient cet important dossier de l’égalité des sexes « d’agenda de pays occidentaux ». Il vous répondra en substance que cela reste « une affaire de justice d’équité ». « Chaque être humain a le droit de participer à la gestion de sa société. C’est un agenda des droits humains. Que ça soit dans mon village natal au Cameroun, à Yaoundé ou ailleurs dans le monde, il faut s’engager dans l’égalité des sexes », conclut ce haut responsable camerounais qui ne passe pas inaperçu au cœur de la Genève internationale.

L’Objectif 5 des ODD vise à « parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». Il s’agit « d’adopter des politiques bien conçues et des dispositions législatives applicables en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles à tous les niveaux et renforcer celles qui existent ».

Interview :

• Martin Chungong, Secrétaire général de l’Union interparlementaire

_ Interview: Alpha Diallo

_ Production et présentation: Jérôme Longué

_ Ingénieur du son: Carlos Macias

Crédit Photo
Martin Chungong, Secrétaire général de l’Union interparlementaire. (Crédit photo : Alpha Diallo/ONU)