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Abus sexuels : la MONUC appuie les poursuites du Maroc contre ses casques bleus

Abus sexuels : la MONUC appuie les poursuites du Maroc contre ses casques bleus

La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo s'est félicitée de la décision des autorités marocaines d'engager des poursuites judiciaires contre six soldats du contingent marocain qui ont commis des abus sexuels, une décision qui répond à l'appel lancé par le Secrétaire général à plus de 20 pays contributeurs de troupes pour qu'ils prennent des mesures disciplinaires et qu'ils engagent des poursuites judiciaires.

Dans un communiqué de presse publié aujourd'hui à Kinshasa, la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) se félicite de « la décision des autorités marocaines d'engager des poursuites judiciaires contre six de ses soldats » et espère que « la réaction vigoureuse du Maroc, faite dans la transparence, constituera un exemple qui sera suivi par l'ensemble des pays contributeurs de troupes ».

La MONUC estime par ailleurs que « la décision des autorités marocaines d'incarcérer et de faire poursuivre par la justice militaire ces casques bleus démontre que les autorités marocaines attachent autant de sérieux et d'importance que l'ONU et ses dirigeants à la lutte pour l'éradication des abus sexuels au sein des missions de maintien de la paix de l'ONU ainsi qu'à l'application de sa politique de tolérance zéro en la matière ».

Dans son communiqué, la MONUC rappelle les termes du communiqué qui a été publié le samedi 12 février par la Mission Permanente du Royaume du Maroc auprès de l'Organisation des Nations Unies.

« Dans le cadre de l'enquête diligentée avec la célérité requise, le Commandant du contingent marocain de la MONUC et son adjoint ont été relevés. Aussi, sur les 17 militaires du contingent marocain convoqués dans le cadre de l'enquête sur la première plainte, quatre ont été identifiés par deux victimes. Ils ont été remis aux arrêts et seront poursuivis en justice », indique le communiqué de la Mission du Maroc à l'ONU.

« Quant à l'enquête ouverte dans le cadre de la seconde plainte, elle a permis l'identification de deux militaires marocains reconnus par une victime. Les deux militaires mis en cause ont été remis aux arrêts, seront rayés des contrôles des Forces Armées Royales et poursuivis par la justice militaire », ajoute le communiqué.

Le Secrétaire général avait annoncé mercredi 9 février des mesures strictes de cantonnement et de couvre-feu pour le personnel militaire de la MONUC – c'est-à-dire l'interdiction des relations sexuelles entre les casques bleus de la MONUC et la population congolaise -, en attendant la promulgation d'un code de conduite pour tous les casques bleus de l'ONU (voir notre dépêche du 9 février 2005).

De son côté, Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, avait proposé lundi 31 janvier, au cours d'une présentation d'un rapport du Secrétaire général au Comité spécial des opérations de la maintien de la paix, une série de recommandations pour régler cette question « de manière énergique » en 2005.

Il avait notamment recommandé la création d'une unité au sein du Département des opérations de maintien de la paix qui soit consacrée aux comportements des Casques bleus, y compris les abus et exploitations sexuels (voir notre dépêche du 31 janvier 2005).

Lors du dernier sommet de l'Union africaine, le Secrétaire général avait réitéré son indignation face aux abus sexuels commis par le personnel de l'ONU et demandé à ce que les Casques bleus se conduisent de manière « professionnelle » et « stricte ».

Il avait aussi rappelé qu'il avait lancé un appel à plus de 20 pays contributeurs de troupes pour qu'ils prennent des mesures disciplinaires et qu'ils engagent des poursuites judiciaires en cas d'abus commis par le personnel civil ou militaire.