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Népal : vive préoccupation du Secrétaire général à l'annonce de la suspension des libertés publiques

Népal : vive préoccupation du Secrétaire général à l'annonce de la suspension des libertés publiques

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Le Secrétaire général de l'ONU et la Haute Commissaire aux droits de l'homme ont exprimé aujourd'hui leur grave préoccupation quant aux mesures prises par le roi du Népal pour dissoudre le gouvernement et instaurer l'état d'urgence, qui contreviennent aux engagements exprimés lors de la récente visite de la Haute Commissaire dans le pays.

« Le Secrétaire général est vivement préoccupé par les dispositions prises, ce mardi, par la monarchie constitutionnelle au Népal visant à dissoudre le gouvernement, instaurer l'état d'urgence et suspendre les libertés civiles et la liberté d'expression », indique un message transmis par son porte-parole.

Dans son message, Kofi Annan estime que ces mesures constituent un « recul grave pour le pays », ajoutant qu'il « ne pense pas qu'elles apporteront une paix et une stabilité durables au Népal ». « Des mesures doivent être prises immédiatement pour rétablir les libertés et les institutions démocratiques », indique-t-il.

« Le Secrétaire général est très attaché à la sécurité et au bien-être du peuple népalais et de ses représentants, notamment les dirigeants politiques, les travailleurs des droits de l'homme et les journalistes », précise encore le message, dans lequel il « appelle toutes les parties au calme et à la retenue afin d'éviter toute action qui pourrait aggraver la situation ».

Pour sa part, la Haute Commissaire aux Droits de l'homme, Louise Arbour, a exprimé aujourd'hui « sa grave préoccupation quant à la décision prise par le roi Gyanendra du Népal, tendant à révoquer le Gouvernement et à assumer le pouvoir directement ».

La Haute Commissaire, qui s'est rendue récemment en visite au Népal (voir notre dépêche du 27 janvier 2005), a souligné que le roi lui avait « réaffirmé son engagement sans équivoque à l'égard des droits de l'homme, de la démocratie et du multipartisme ».

« Louise Arbour a déclaré qu'elle attendait du roi qu'il se montre à la hauteur de sa déclaration et qu'il fasse en sorte que les institutions démocratiques de l'Etat soient réinstaurées sans délai », précise le communiqué du Haut Commissariat aux droits de l'homme (en anglais).

A l'issue de sa visite au Népal, la Haute Commissaire aux Droits de l'homme avait dénoncé les moyens employés par les insurgés maoïstes au Népal pour tenter de faire avancer leur cause ainsi que les abus commis par les agents de l'Etat, rappelant aux deux parties leurs obligations pour rétablir la paix, et soulignant que, partout dans le monde, leaders politiques et militaires devaient désormais répondre, devant la loi, de leurs crimes.