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A l'Assemblée générale, Jan Egeland dresse un bilan des opérations de secours menées en Asie du Sud

A l'Assemblée générale, Jan Egeland dresse un bilan des opérations de secours menées en Asie du Sud

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Dressant un bilan à l'Assemblée générale des actions menées pour venir aux victimes du tsunami qui a déferlé sur les côtes d'Asie du Sud le 26 décembre dernier, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a mis en avant les exploits réalisés, les leçons à tirer et les défis à venir dont notamment la gestion des ressources avec à ce jour 776 millions de dollars promis par 46 Etats Membres.

« Un mois après le plus grand tremblement de terre survenu depuis 40 ans, qui a frappé 12 pays et 2 continents et causé la mort de plus de 200 000 personnes », Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, a dressé un bilan des actions menées par la communauté internationale à la tribune de l'Assemblée générale, mettant en avant « les exploits réalisés, les leçons à tirer et les défis à venir ».

Ouvrant son exposé sur les exploits réalisés par les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG), Jan Egeland a indiqué que le Programme alimentaire mondial (PAM) prêtait actuellement assistance à presque 1,3 millions de personnes en Asie du Sud et que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les ONG fournissaient de l'eau potable à plus de 600 000 personnes.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a rappelé que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les ministères de la santé des pays touchés par la catastrophe avaient établi des mécanismes d'alerte, de prévention et de réponse à de potentielles épidémies.

Pour leur part, a indiqué Jan Egeland, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la Croix-Rouge fournissent actuellement des abris d'urgence à plus de 500 000 personnes. Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a acheminé plus de 68 tonnes de matériel. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) apporte une aide d'urgence aux agriculteurs et pêcheurs.

« Une opération logistique gigantesque gérée par le Centre logistique commun des Nations Unies nous a permis d'acheminer des approvisionnements du monde entier », a souligné le Coordonnateur des secours d'urgence. « Rien qu'en Indonésie, les Nations Unies et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont déployé 300 camions, 11 hélicoptères, et 3 bateaux cargos », a-t-il précisé.

« Le soutien aux opérations de secours apporté par 17 armées militaires étrangères a été crucial », a-t-il déclaré, avant de rappeler que « tous ces exploits avaient été possibles grâce à une réponse généreuse à l'appel de fonds », lancé par Kofi Annan le 6 janvier dernier, à la Conférence de Jakarta (voir notre dépêche du 6 janvier).

Jan Egeland s'est aussi félicité du fait que « la réponse internationale soit arrivée à temps », même si « le défi avait été de répondre à une crise multiple dans une zone géographique très étendue ». « Les équipes d'évaluation et de coordination ont été déployées le jour même de la catastrophe et l'appel de fonds consolidé a été lancé 10 jours après », a-t-il rappelé.

Tirant les leçons des opérations de secours menées en Asie depuis le 26 décembre, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a indiqué qu'il faudrait penser à l'avenir à « renforcer les outils existants » et « explorer des mécanismes supplémentaires ».

« La crise nous a donné l'opportunité de travailler avec le secteur privé », a fait remarquer le Coordonnateur des secours d'urgence, précisant que dans certains pays, les fonds du secteur privé étaient égaux ou supérieurs aux fonds officiels. « C'est une bonne nouvelle car les fonds du secteur privé arrivent rapidement ».

« La région reste extrêmement vulnérable », a prévenu Jan Egeland. « C'est l'une des régions les plus peuplées et les plus enclines à des catastrophes naturelles dans le monde : la population est exposée à des catastrophes naturelles et technologiques ainsi qu'à des épidémies. Il faudrait mettre des mesures en place pour s'assurer que la saison des pluies n'augmente pas les cas de dengue et de paludisme », a-t-il expliqué.

Autre défi : gérer les immenses ressources. 976 millions de dollars ont été demandés lors de l'appel de fonds. 46 Etats Membres ont promis 776 millions de dollars, 623 millions ont déjà été attribués à des agences ou ONG, laissant 153 millions disponibles pour les agences dont l'appel à contributions n'a pas encore été financé.

Le Secrétaire général adjoint a terminé son discours en rappelant que la semaine dernière à Kobe, une étape avait été franchie dans la prévention des catastrophes naturelles, avec l'adoption, au cours de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles du Plan d'action 2005-2015 (voir notre dépêche du 24 janvier).

Dans une conférence de presse donnée mercredi 26 janvier, Jan Egeland avait par ailleurs annoncé qu'après un franc succès des opérations de secours, la phase de réhabilitation et de reconstruction pouvait commencer dans les régions d'Asie du Sud frappées par le raz-de-marée le 26 décembre dernier (voir notre dépêche du 26 janvier).