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Kobe : un plan d'action sur 10 ans pour la prévention des catastrophes naturelles

Kobe : un plan d'action sur 10 ans pour la prévention des catastrophes naturelles

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Un mois après que le tsunami a frappé l'Asie du Sud, causant la mort de plus de 230 000 personnes, la communauté internationale a adopté à Kobe, lors la conférence de l'ONU pour la prévention des catastrophes naturelles, un Plan d'action sur 10 ans pour réduire les risques liés à ces catastrophes, ainsi qu'une déclaration recommandant qu'une culture de la prévention soit encouragée à tous les niveaux.

La communauté internationale s'est engagée samedi 22 janvier à Kobe, au Japon, lors de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles, « à réduire les risques liés aux catastrophes naturelles qui touchent des millions de personnes dans le monde », annonce un communiqué du secrétariat de l'agence de l'ONU pour l'élaboration de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles (SIPC).

« Nous avons élaboré un plan d'action satisfaisant qui comprend une série d'objectifs significatifs pour assurer, au cours des dix prochaines années, la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles dans le monde », a déclaré Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

« Lors de la session de clôture, les 168 délégations, réunies à la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles, ont adopté un plan d'action appelant les Etats à faire de la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles une priorité », indique le communiqué du SIPC. « Le Plan d'action Hyogo : 2005 – 2015 » prévoit, dans les pays sujets aux catastrophes naturelles, « le renforcement des capacités à lutter contre ces catastrophes » et « un investissement massif dans la prévention ».

« Ce nouveau plan permettra de réduire le fossé qui existe entre ce que l'on sait et ce que l'on fait, l'ingrédient fondamental étant l'engagement politique », a souligné Jan Egeland.

« Ces cinq jours passés à Kobe vont faire une réelle différence dans notre manière d'appréhender les catastrophes naturelles et nous engager véritablement sur la route d'un monde plus sûr », a déclaré pour sa part Yoshitaka Murata, Président de la Conférence.

La Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles, à laquelle ont participé 4 500 scientifiques et officiels de 168 pays, s'était ouverte le mardi 18 janvier à Kobe, dix ans après la destruction de ce port japonais par un séisme gigantesque. Elle s'est terminée le samedi 22 janvier (voir notre dépêche du 17 janvier).

A l'issue de la Conférence de Kobe, les délégués ont également adopté la « Déclaration de Hyogo » - du nom de la préfecture de Kobe - qui recommande notamment qu'« une culture de la prévention des catastrophes » soit encouragée « à tous les niveaux » et qui reconnaît « les relations entre la réduction des catastrophes, le développement durable et la réduction de la pauvreté », indique par ailleurs le communiqué.

« Ces documents non contraignants serviront de base pour guider les nations et les individus à construire des communautés qui pourront résister aux catastrophes. Elaborés à partir des engagements pris à Yokohama, au Japon, il y a 10 ans, le nouveau plan d'action appelle la communauté internationale à poursuivre une approche pluririsque intégrée à l'égard du développement durable afin de réduire l'incidence et la gravité des catastrophes naturelles », précise-t-il.

La Déclaration de Hyogo réaffirme aussi « le rôle capital du système des Nations Unies à tous les niveaux dans la réduction des risques liés aux catastrophes ».

C'est d'ailleurs les Nations Unis qui ont été chargées de superviser la mise en place d'un système d'alerte rapide aux tsunamis dans l'océan Indien - une décision prise la semaine dernière par les délégués de la Conférence de Kobe lors d'une session extraordinaire consacrée à la prévention des tsunamis (voir notre dépêche du 20 janvier).

De manière plus générale, la Conférence de Kobe a décidé, la semaine dernière également, la création d'un système d'alerte mondial aux catastrophes naturelles – sécheresses, inondations, typhons, ouragans, glissements de terrain, éruptions volcaniques et tsunamis (voir notre dépêche du 19 janvier).

« Le monde ne sera pas plus sûr la semaine prochaine mais il le sera lorsque nous aurons commencé à travailler ensemble sur les engagements que nous avons pris ici pour qu'ils deviennent réalité », a conclu le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.