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Déplacements massifs de populations dans l'Est de la RDC, alerte OCHA

Déplacements massifs de populations dans l'Est de la RDC, alerte OCHA

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Près de 100 000 personnes se sont réfugiées massivement dans les forêts dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) pour fuir les combats entre troupes gouvernementales et soldats mutins et les attaques contre les civils, alerte la Coordination humanitaire de l'ONU qui indique que la situation est trop dangereuse pour permettre la fourniture de l'assistance alimentaire.

« Près de 100 000 personnes ont fui ces derniers jours les combats entre les groupes armés et les attaques contre les civils dans la région du Lubero, A href=" http://www.un.org/Depts/Cartographic/map/profile/drcongo.pdf">(carte) située dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC) », indique un communiqué du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) rendu public le 19 décembre.

Cela en dépit de l'accalmie constatée aujourd'hui autour de Kanyabayonga (carte des villages de la RDC) par la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), a déclaré le porte-parole du Secrétaire général, Fred Eckhard, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York, qui précise que la Mission a envoyé des équipes d'inspection sur le terrain (voir notre dépêche du 17 décembre 2004).

« Le bureau d'OCHA présent dans la région a rapporté que les populations de villages entiers avaient fui leur maison du côté de Kanyabayonga, dans la province du Nord-Kivu, frontalière avec le Rwanda », précise le communiqué qui ajoute que « des vols de reconnaissance par hélicoptère avaient pu confirmer que plusieurs villages situés entre Kanyabayonga et Lubero étaient aujourd'hui à 80% vides ».

Le Bureau des affaires humanitaires rappelle que ces nouveaux déplacements s'ajoutent aux 30 000 personnes qui ont fui leur foyer au début de la semaine.

« La population n'a pas d'autres choix que de s'enfuir. A moins que la violence ne cesse immédiatement, ces déplacements massifs auront des conséquences désastreuses sur les civils. Il est actuellement trop dangereux de leur apporter une aide », a expliqué Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence.

Une mission d'OCHA a réussi à accéder dans la partie nord de Kanyabayonga et constaté que les villes et les villages étaient déserts, ajoute le communiqué qui précise que « quelques personnes déplacées avaient été vues sur la route principale » et que, selon des témoins, « la population s'était dirigée vers la forêt ».

En raison de la détérioration de la situation, les organisations humanitaires ont été forcées de se retirer de la région au début de la semaine, indique par ailleurs le communiqué, qui précise que « la population ne fuit pas seulement les combats armés mais aussi les attaques incessantes contre les civils ».

« Des témoins ont rapporté que les troupes qui arrivaient dans la région avec peu ou pas de soutien logistique prélevaient de la nourriture et d'autres biens aux populations », a expliqué Jan Egeland.

« La semaine dernière, les habitants de Kanyabayonga ont fui leurs maisons quand il devenu clair que la ville allait se trouver au front des combats entre les troupes du Gouvernement et des soldats mutins du 8e régiment de l'armée congolaise », précise OCHA.

Selon le Comité international de secours, une organisation non gouvernementale présente sur le terrain, le nombre de personnes déplacées en RDC au cours des six dernières années est estimé à 3 millions – dont 2,5 dans la partie orientale du pays – et plus de 3,8 millions de personnes seraient mortes - de manière directe ou indirecte - au cours de ce conflit qui dure maintenant depuis six ans.

Voir nos dépêches du 17 décembre ainsi que celle du 15 décembre et du 13 décembre 2004).