La Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a déclaré avoir « des preuves que des soldats rwandais avaient traversé la frontière à l'est du pays », a indiqué aujourd'hui Fred Eckhard, porte parole du Secrétaire général lors de son point quotidien avec la presse au siège des Nations Unies à New York.

Ces informations sont transmises alors que le Secrétaire général a appelé le Rwanda, dans une déclaration publiée aujourd'hui, à s'abstenir de toute action militaire en RDC (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

« La mission de reconnaissance qui a patrouillé en hélicoptère a pris des photos de bivouacs abandonnés et de soldats bien équipés en mouvement ? avec des nouveaux uniformes et du matériel », a-t-il expliqué.

Selon la MONUC, a précisé Fred Eckhard, « les équipements de communication des soldats suggèrent que ces derniers appartiendraient plutôt à l'armée rwandaise qu'à des membres d'un des autres groupes armés de la région » (carte).

Par ailleurs, « les patrouilles de la MONUC ont obtenu des populations locales des informations suffisamment cohérentes et conséquentes pour dire que des centaines de Rwandais auraient traversé la frontière avec la RDC », a précisé le porte-parole qui indique que la Mission de l'ONU continue actuellement ses activités de reconnaissance dans le but de confirmer ces informations.

Sur le plan humanitaire, le porte-parole a indiqué que le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) avait envoyé une équipe de reconnaissance dans la province du Nord Kivu en RDC, à la frontière du Rwanda.

« L'équipe a rencontré des gens qui ont indiqué avoir vu des combats féroces dans cette région, des villages pillés et brûlés alors que des enfants étaient séparés de leurs familles » a-t-il relaté.

OCHA a déclaré qu'au moins 2 000 personnes déplacées avaient été récemment enregistrées dans le sud de Lubero ? au Nord Kivu - et que d'autres continuaient d'arriver.

Le personnel humanitaire sur le terrain a alerté que de tels déplacements auront de terribles conséquences humanitaires dans la mesure où les gens arrivent avec peu ou pas de nourriture et que le système de santé existant sera incapable de s'en sortir avec l'afflux de nouvelles personnes.

Le 1er décembre, la MONUC avait lancé un avertissement à l'égard de l'intervention armée du Rwanda, rappelant son mandat de protection des civils (voir notre dépêche du 1er décembre 2004).