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Sommet de Nairobi : l'Ethiopie ratifie la Convention sur les mines antipersonnel

Sommet de Nairobi : l'Ethiopie ratifie la Convention sur les mines antipersonnel

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Le Centre international du déminage humanitaire a annoncé aujourd'hui que l'Ethiopie avait ratifié la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, à l'occasion de l'ouverture du Sommet de Nairobi, devenant ainsi le 144e Etat partie, alors qu'hier le porte parole du Représentant spécial du Secrétaire général en Afghanistan rappelait que six millions d'Afghans continuaient d'être affectés par la présence de mines dans leur pays.

A l'occasion de l'ouverture du Sommet de Nairobi pour un monde sans mines qui s'est ouvert aujourd'hui et qui se tiendra dans la capitale du Kenya jusqu'au 3 décembre, l'Ethiopie a ratifié la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, a annoncé aujourd'hui, dans un communiqué, le Centre international du déminage humanitaire basé à Genève.

Le président du sommet, l'ambassadeur d'Autriche Wolgang Petritsch, s'est déclaré « ravi » de constater que, dès le premier jour, « l'un des états les plus touchés par les mines » avait rejoint la communauté internationale dans ses efforts visant à « mettre fin aux souffrances causées par les mines antipersonnel ».

Il a précisé que désormais « tous les Etats de l'Afrique sub-saharienne - excepté la Somalie - avaient accepté de rejoindre la Convention d'Ottawa ».

Plusieurs chefs d'Etat et ministres des Affaires étrangères ainsi que Mark Malloch Brown, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et Carol Bellamy, directrice de l'UNICEF, participeront au sommet de Nairobi, a indiqué aujourd'hui à New York, Fred Eckhard, porte parole du Secrétaire général, lors de son point quotidien avec la presse.

Le premier Sommet pour un monde sans mines - sept ans après l'adoption de la Convention et cinq ans après son entrée en vigueur - est l'occasion pour les Etats parties de renouveler leurs engagements, de mesurer les progrès accomplis et les efforts qu'il reste à fournir, depuis l'entrée en vigueur de la Convention, le 1er mars 1999.

Les Etats parties à la Convention sur les mines antipersonnel sont tenus d'en interdire l'utilisation, la détention, la production et le transfert.. Ils ont obligation de détruire leurs stocks et d'engager des opérations de déminage et d'assistance aux victimes.

Aujourd'hui, 144 pays – soit les trois-quarts des Etats de la planète - ont ratifié la Convention, détruisant au total plus de 37 millions de mines. Les Etats parties qui détiennent encore de mines - une vingtaine - disposent de quatre ans pour détruire tous leurs stocks.

A la veille de l'ouverture du sommet de Nairobi, Manoel de Almeida e Silva, le porte-parole du Représentant spécial du Secrétaire général en Afghanistan, a rappelé que l'Afghanistan, qui avait ratifié la Convention le 1er mars 2003, était « l'un des pays où se trouvait encore le plus grand nombre de mines dans le monde ».

« Encore maintenant, tous les mois, 100 Afghans sont tués ou blessés par des mines » a rappelé le porte-parole hier à Kaboul.

Ce chiffre diminue, « ce qui est une bonne nouvelle », a précisé Manoel de Almeida e Silva rappelant qu'au cours de l'année 2002 - à l'époque où un grand nombre de réfugiés afghans rentraient dans le pays - le nombre de victimes atteignait le chiffre de 300 par mois.

C'est l'ONU qui coordonne le nettoyage des zones minées pour le gouvernement de l'Afghanistan. Au cours des 15 dernières années, le Programme d'Action anti-mines des Nations Unies en Afghanistan (UNMACA, selon son acronyme en anglais) a nettoyé plus de 850 km2. Toutefois, le territoire restant à nettoyer couvre encore1300 km2.

Un total de 6500 démineurs, qui constituent « des acteurs importants dans la reconstruction et le développement de l'Afghanistan » est actuellement présent dans le pays, soit deux fois plus qu'à la fin de l'année 2001, a précisé le porte-parole.