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Attaques aériennes en Côte d'Ivoire : une violation majeure du cessez-le-feu

Attaques aériennes en Côte d'Ivoire : une violation majeure du cessez-le-feu

Kofi Annan
Le Secrétaire général de l'ONU s'est dit aujourd'hui « gravement préoccupé par les actions militaires qui se sont déroulées aujourd'hui en Côte d'Ivoire » à la suite d'attaques aériennes menées à Bouaké et à Korhogo par les Forces gouvernementales contre des positions des Forces nouvelles, appelant les deux parties à reprendre immédiatement le dialogue.

« Le Secrétaire général est gravement préoccupé par les actions militaires qui se sont déroulées aujourd'hui en Côte d'Ivoire où plusieurs attaques aériennes ont été menées par les Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) contre des positions des Forces nouvelles à Bouaké et à Korhogo », indique aujourd'hui une déclaration transmise par son porte-parole.

« Plusieurs dizaines de civils ont peut-être été tués ou blessés au cours de ces attaques. Il s'agit là d'une violation majeure du cessez-le-feu », a affirmé Kofi Annan.

Pressant « le Président Gbagbo et toutes les parties ivoiriennes » à mettre « immédiatement un terme aux hostilités » et à engager « toutes les actions possibles en vue de prévenir de nouveaux affrontements sanglants », il a appelé fermement « à la reprise immédiate du dialogue afin de reprendre l'application des accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III, qui demeurent la seule feuille de route viable pour la résolution de la crise en Côte d'Ivoire ».

Cet appel est suivi d'un rappel à toutes les parties soulignant « qu'il est de leur responsabilité d'assurer la protection et la sécurité de la population civile, ainsi que celles du personnel des Nations Unies et de tout autre personnel international ».

Par ailleurs, le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a prévenu aujourd'hui que l'éruption des combats autour de la ville de Bouaké, à près de 300 kilomètres au nord d'Abidjan, menaçait de couper des milliers de personnes d'une aide humanitaire dont elles avaient un besoin urgent.

« En raison des tensions en Côte d'Ivoire, le personnel humanitaire a suspendu ses activités dans le pays aujourd'hui », indique en outre OCHA, qui précise que depuis le début de la crise, il y a près de deux ans, le Nord de la Côte d'Ivoire, jadis le moteur économique de l'Afrique de l'Ouest, était privé d'administration publique et de la fourniture de services sociaux de base.

Pour sa part, le porte-parole du Secrétaire général, Fred Eckhard, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York, a indiqué que le Programme alimentaire mondial (PAM) n'avait pas été en mesure d'apporter son aide dans la zone de Bouaké depuis le week-end dernier, en raison d'un accroissement notoire, la semaine dernière, des barrages routiers près de la « zone de confiance », qui contourne la ville, séparant les rebelles des forces gouvernementales .

- Historique du conflit jusqu'en février 2004 et Site de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI)