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Darfour: Kofi Annan exhorte milices et rebelles à éviter une nouvelle flambée de violence

Darfour: Kofi Annan exhorte milices et rebelles à éviter une nouvelle flambée de violence

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Le Secrétaire général de l'ONU a exprimé hier soir sa vive préoccupation quant à la détérioration de la situation au Darfour, dans l'Ouest du Soudan, imputable tant aux rebelles et aux milices, "qui risquent de déclencher une nouvelle flambée de violence", qu'au Gouvernement soudanais qui opère des transferts forcés de population en violation du droit international humanitaire.

"Le Secrétaire général est profondément préoccupé par la détérioration de la situation au Darfour, après le récent enlèvement de 18 otages par l'Armée de libération du Soudan (ALS) et la mobilisation de milliers de miliciens arabes dans les régions de l'Ouest et du Sud du Darfour" a affirmé le Secrétaire général de l'ONU, dans une déclaration transmise hier soir, 2 novembre, par son porte-parole.

Il prévient dans ce texte que "l'ALS et les milices risquent de déclencher une nouvelle flambée de violence susceptible de coûter la vie à des milliers de civils".

L'agence de l'ONU pour les réfugiés a alerté hier sur l'escalade des attaques au Darfour, notamment après l'enlèvement, jeudi dernier, de 18 Soudanais voyageant en bus sur la route menant de Zalinge à Nyala (voir notre dépêche du 2 novembre sur le HCR).

S'adressant par ailleurs à toutes les parties au conflit, le Secrétaire général les a exhortées à "respecter le cessez-le-feu de N'Djamena dans son intégralité.

A l'ALS, l'un des mouvements rebelles, le Secrétaire général a lancé un appel à "assurer le bien-être et la libération des otages, et les milices à démobiliser".

Ce message était lancé quelques heures après que son Représentant spécial pour le Soudan, Jan Pronk, a prévenu que la dégradation de la situation humanitaire sur le terrain, notamment par la coupure des routes et la pose de mines terrestres sur le passage des convois humanitaires, était largement imputable aux rebelles (voir notre dépêche du 2 novembre sur la conférence de presse de Jan Pronk).

Au Gouvernement soudanais, le Secrétaire général rappelle "qu'il lui incombe en vertu du droit international humanitaire d'empêcher toute attaque contre les civils".

Plus précisément, Kofi Annan se dit "troublé par les informations qui lui sont parvenues aujourd'hui et qui font état d'une opération menée par le Gouvernement soudanais avant l'aube en vue de transférer de force des personnes déplacées du village d'Al Geer, près de Nyala, dans le Sud-Darfour".

"Cette opération non seulement viole des principes fondamentaux du droit international humanitaire et des droits de l'homme, mais est également en contradiction directe avec les engagements pris par le Gouvernement sur le retour volontaire, y compris le Mémorandum d'accord conclu entre le Gouvernement et l'Organisation internationale pour les migrations (OMI) dont le Conseil de sécurité a pris note dans sa résolution 1564 (2004)", souligne la déclaration.  

"Le Secrétaire général prie instamment le Gouvernement de mettre fin immédiatement à ces transferts et à faciliter le retour des personnes concernées depuis les lieux inadaptés où elles ont été transportées. Cette opération doit être menée en conformité avec les principes précités et en consultation avec les institutions internationales présentes sur le terrain au Darfour", précise Kofi Annan.

Cette déclaration intervient après que Jan Pronk a présenté son bilan de la situation au Secrétaire général, qui devrait présenter son rapport au Conseil de sécurité jeudi prochain, en concomitance avec l'exposé que doit faire le Représentant spécial pour le Soudan devant le Conseil de sécurité.