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Le décompte des élections afghanes terminé

Le décompte des élections afghanes terminé

Vote en Afghanistan (archives)
Le décompte des bulletins de vote étant à présent terminé, reste à l'Organe d'administration des élections afghanes à juger du sort des dernières urnes litigieuses, comme les urnes scellées remplies de bulletins de vote mystérieusement rangés en piles. Des irrégularités qui représentent moins de 1% du vote, chiffre tout à fait raisonnable comparé à d'autres élections dans le monde.

« Le JEMB prend acte de ce que le décompte des voix est terminé dans tous les bureaux de vote, nous attendons maintenant les résultats non officiels du Secrétariat », a déclaré aujourd'hui à Kaboul Ray Kennedy, Vice-Président de l'organe d'administration des élections présidentielles en Afghanistan, indique un communiqué de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan, la MANUA.

« Les membres du JEMB se sont rendus dans divers centres de dépouillement cette semaine afin d'inspecter de visu les urnes mises en quarantaine avant de communiquer au Secrétariat les instructions définitives à leur propos », a déclaré Ray Kennedy.

« Un de nos principes de base est de faire le décompte des bulletins dont nous pensons qu'ils sont réguliers, au regard du principe du vote secret, et de ne disqualifier les bulletins que lorsque nous avons des preuves convaincantes » du fait qu'ils sont irréguliers a-t-il expliqué.

Ray Kennedy et le JEMB ont inspecté un grand nombre de ces urnes eux-mêmes et examiné les rapports officiels reçus des coordonnateurs électoraux régionaux, précisant : « nous devrons malheureusement mais sans aucun doute devoir demander au Secrétariat d'en exclure beaucoup, voire la totalité » du décompte.

« Lors de nos visites, nous avons vu des urnes de diverses régions du pays dans lesquelles les bulletins étaient empilés soigneusement en deux rangées à l'intérieur, ce qui n'aurait pu se produire si les bulletins avaient été insérés un par un » lors d'un vote normal. « Dans d'autres urnes, nous avons vu de nombreux bulletins pliés ensemble » ce qui n'aurait tout simplement pas pu se produire si les procédures régulières avaient été suivies. Répondant à une question d'un journaliste, il a précisé que la possibilité de poursuites n'était pas exclue à cet égard, une fois les informations transmises au bureau du Procureur.

La décision de placer telle ou telle urne en quarantaine a été prise avec la participation des partis politiques et des agents des candidats indépendants, a expliqué le Vice-Président du JEMB, qui a estimé qu'ils avaient montré « un haut niveau de maturité » dans ce processus, et qui a remercié pour leur compréhension et pour avoir été les « yeux et les oreilles » des électeurs dans ce processus.

« Nous attendrons les résultats non officiels du Secrétariat et les rapports de la Commission des médias, du Groupe d'expert et de notre propre unité d'enquête et d'examen des plaintes avant de certifier les résultats des élections », a-t-il précisé, expliquant que ces rapports devraient arriver prochainement et qu'il faudrait encore un peu de temps pour les analyser avant de pouvoir établir la déclaration finale sur les élections.

Interrogé par un journaliste sur la prise en compte des bulletins exclus dans les chiffres qui figurent sur le site Internet du JEMB ( www.afg-electionresults.org ) Ray Kennedy a précisé qu'ils avaient été comptés, les chiffres sur le site Internet étant basés sur une estimation totale du nombre de votants.

Interrogé sur l'influence des bulletins objets de « tricherie », maintenant que Hamid Karzai avait déjà plus de 50% des votes, le Vice-Président du JEMB a souligné que cela ne changerait pas ce résultat, mais que certains candidats plus bas sur la liste pourraient voir leur position changer.

Ces urnes, au nombre de 163, correspondraient à moins de 1% des votes, a-t-il souligné.

Interrogé par un journaliste qui faisait le calcul de 100 000 votes irrégulier sur 10 millions de votants, et qui demandait si l'élection pouvait encore être qualifiée de « démocratique, libre et équitable », Ray Kennedy a répondu que même si c'était moins de 1%, il ne considérait pas que ce soit un chiffre important. « Si l'on observe les élections dans le reste du monde, c'est tout à fait raisonnable, en particulier dans les conditions qui prévalent ici en Afghanistan ».