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Retour sous haute protection des réfugiés congolais bloqués à la frontière du Burundi

Retour sous haute protection des réfugiés congolais bloqués à la frontière du Burundi

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Pratiquement tous les réfugiés congolais, bloqués depuis jeudi dernier dans la zone neutre à la frontière entre le RDC et le Burundi, ont rejoint hier mardi et sans incident le site de transit du centre de la ville d'Uvira alors qu'un précédent retour de réfugiés avait entraîné des émeutes dans la ville, indique aujourd'hui un communiqué de la Coordination humanitaire de l'ONU.

Ce groupe de réfugiés congolais, essentiellement composé d'enfants, de femmes et de personnes âgées, 1 618 personnes selon le service de l'émigration, bloqué dans la zone neutre de la frontière congolo-burundaise depuis jeudi, a été accueilli dans le centre de transit d'Est Agrico. Quelques réfugiés, huit d'entre eux ayant déclaré être d'anciens militaires, 25 autres étant soupçonnés de l'être, ont toutefois été retenus à la frontière, selon les informations fournies dans un communiqué par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA, selon son acronyme anglais).

Le transfert a été effectué sous haute sécurité et encadré par les Forces armées de la RDC, la Mission des Nations Unies au Congo, la MONUC, ayant supervisé - avec les autorités provinciales - cette opération et assurant la sécurité à l'intérieur du site alors qu'un cordon militaire composé d'éléments des Forces Armées de la RDC demeure à l'extérieur.

La communauté humanitaire avait en effet indiqué que la principale urgence concernait la protection de ces réfugiés compte tenu des émeutes qu'avait provoquées une première vague de retour de réfugiés banyamulenge le 24 septembre dernier. « Même si la tension populaire avait diminué, il demeurait cependant des poches d'instabilité », indique OCHA.

Or, dans cette seconde vague de retours, se trouvent environ 500 Banyamulenge auparavant hébergés dans le camp de Gatumba au Burundi, où 160 personnes, toutes appartenant à cette même ethnie, ont été massacrées le 13 août dernier. Les autres membres du groupe sont des Bashi, des Bafulero et Bavira en provenance du camp de Karurama, dans la province de Cibitoke, au Nord-ouest du Burundi (carte).

La Coordination humanitaire de l'ONU avait incité les autorités politiques à préparer ces retours en lançant une campagne de sensibilisation et de plaidoyer auprès des populations d'Uvira, notamment celles qui sont proches du camp, ainsi que dans les localités de retour. Les autorités congolaises ont alors demandé un délai de sept jours pour mener à bien cette campagne.

Dans l'attente du retour dans les localités d'origine, l'assistance humanitaire dans le site s'organise, indique par ailleurs OCHA qui énumère les efforts entrepris par les agences de l'ONU et les ONG (Organisations non gouvernementales) pour venir en aide aux nouveaux résidents. La gestion du site a été confiée à l'AVREO, l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) a fourni des bâches, des sceaux, des jerricans tandis que la MONUC assurait dès hier l'approvisionnement en eau, précise-t-elle.

Participant à l'effort avec d'autres, la Régie des eaux congolaise a accepté de fournir gratuitement 14 000 litres d'eau par jour qui seront transportés par camions citernes. Deux réservoirs fournis par l'UNICEF sont en train d'être installés par l'ONG Tear Fund avec le soutien des ingénieurs chinois de la mission onusienne.

Une trentaine de latrines seront construites aujourd'hui par la Croix rouge nationale et Tear Fund. Ces deux partenaires sont également en charge de la gestion des déchets. Une évaluation complémentaire des biens non alimentaires est effectuée par ACF, indique également OCHA, qui précise que le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU s'apprête à effectuer une évaluation des besoins dans le cas où la situation se prolonge tandis que Caritas devrait, dans l'intervalle, mettre à disposition des vivres entreposés après les événements de juin à Bukavu.