L'actualité mondiale Un regard humain

Roquette versus brancard : Kofi Annan envoie une mission d'enquête

Roquette versus brancard : Kofi Annan envoie une mission d'enquête

Kofi Annan
Le Secrétaire général de l'ONU s'apprête à envoyer une équipe qui quittera New York, dès demain, pour aller enquêter sur l'affaire de l'objet chargé dans une ambulance de l'UNRWA, une roquette selon l'armée israélienne, un brancard selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés.

Le Secrétaire général n'a absolument aucune raison de mettre en doute les conclusions de [Peter] Hansen », le Commissaire général qui dirige l'UNRWA, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, a déclaré aujourd'hui, lors de son point de presse avec la presse, le porte-parole de Kofi Annan, Fred Eckhard.

Réagissant aux reportages diffusés dans les médias montrant un conducteur d'une ambulance de l'UNRWA photographié par un avion autopiloté dit « drone » en train de charger ce que les autorités israéliennes ont présenté comme une roquette Qassam, l'agence de l'ONU a examiné l'enregistrement des images, interrogé le conducteur et a conclu que l'objet en question était un brancard replié.

« La longueur n'était pas la bonne et le poids beaucoup trop léger pour qu'il s'agisse d'un missile », a indiqué Fred Eckhard.

Il a ajouté que le Secrétaire général avait l'intention de contacter l'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Dan Gillerman pour lui demander de quelles preuves disposait Israël pour fonder ses allégations et pour lui faire savoir qu'une équipe chargée d'enquêter sur l'affaire quitterait New York dès demain.

Dans une lettre ouverte rendue publique plus tôt dans la matinée, le chef de l'UNRWA indiquait avoir beaucoup de mal à croire que, compte tenu des moyens technologiques dont disposaient les Forces de défense israélienne, elles n'aient pu faire la différence entre une roquette et un brancard.

Il en concluait qu'il s'agissait d'allégations malveillantes et qu'en « incitant les soldats sur le terrain (ou dans les airs) à penser que l'UNRWA et d'autres véhicules humanitaires transportaient des terroristes », les autorités israéliennes mettaient encore davantage en danger le personnel intervenant dans les zones de combat et notamment actuellement dans le Nord de la bande de Gaza où « les combats font rage. »

L'UNRWA soulignait d'ailleurs à ce propos que « l'agence et Peter Hansen ont été dans la plupart des cas la cible d'allégations fausses à la suite d'opérations militaires israéliennes de grande ampleur dans le territoire palestinien occupé, au cours desquelles les pertes palestiniennes ont été élevées. »