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Le Conseil de sécurité renouvelle les mandats des missions en Côte d'Ivoire, au Darfour et à Chypre

Le Conseil de sécurité de l'ONU.
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Le Conseil de sécurité de l'ONU.

Le Conseil de sécurité renouvelle les mandats des missions en Côte d'Ivoire, au Darfour et à Chypre

Le Conseil de sécurité a prorogé mardi matin les mandats de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), de l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).

Considérant que la situation en Côte d'Ivoire continue de mettre en péril la paix et la sécurité dans la région, le Conseil de sécurité a tout d'abord prorogé le mandat de l'ONUCI jusqu'au 30 juin 2014 et décidé qu'à cette date, la configuration des effectifs en tenue sera modifiée. L'ONUCI sera ainsi composée au maximum de 7 137 militaires, dont 6 945 soldats et officiers d'état-major et 192 observateurs militaires.

Le Conseil, par la résolution 2112 (2013), adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, affirme également « son intention d'envisager » dans deux ans une nouvelle réduction de l'effectif militaire de l'ONUCI, en ramenant cet effectif à 5 437 membres d'ici au 30 juin 2015, « en fonction de l'évolution des conditions de sécurité sur le terrain et de la capacité du Gouvernement ivoirien de reprendre progressivement les fonctions de l'ONUCI en matière de sécurité ».

Toujours en vertu de la présente résolution, le Conseil décide de maintenir en poste les 1 555 agents de la composante police de l'ONUCI, ainsi que les huit agents des douanes. Il prévoit la possibilité pour l'ONUCI de revoir la configuration de sa présence militaire afin de « concentrer ses ressources dans les zones à haut risque ».

Par la résolution 2113 (2013), adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité a également prorogé le mandat de l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) jusqu'au 31 août 2014.

Le Conseil prie instamment les parties signataires de mettre en œuvre toutes les dispositions du Document de Doha pour la paix au Darfour. Il exige de toutes les parties en conflit, en particulier de tous les groupes armés non signataires, qu'elles s'engagent immédiatement et sans condition préalable à tout mettre en œuvre pour parvenir à un cessez-le-feu permanent et à un règlement de paix global, sur la base du Document de Doha.

Il demande aussi à toutes les parties au Darfour de lever tous les obstacles empêchant la MINUAD de s'acquitter intégralement et correctement de son mandat. Il exige à nouveau qu'un permis soit délivré à la MINUAD, comme prévu dans l'Accord sur le statut des forces, pour qu'elle dispose de son propre émetteur radio.

Le Conseil exprime en outre sa grave préoccupation au sujet de la détérioration de la situation humanitaire au Darfour et des menaces qui continuent de peser sur les organisations humanitaires et condamne la recrudescence des violations des droits de l'homme et des exactions commises au Darfour ou liées au Darfour.

En ce qui concerne les deux millions de réfugiés et de personnes déplacées, il exige que « toutes les parties au conflit au Darfour créent les conditions propices au retour librement consenti et durable, en toute sécurité et dans la dignité, des réfugiés et des personnes déplacées, ou à leur intégration locale ».

Le Conseil est aussi vivement préoccupé par la recrudescence des conflits localisés et par l'accroissement de la criminalité et de la violence, ainsi que par la prolifération des armes, les actes de violence sexuelle et les violences aux enfants.

Le Conseil de sécurité a enfin prorogé le mandat de l'UNFICYP pour une période de six mois, jusqu'au 31 janvier 2014. Par la résolution 2114 (2013), adoptée par 13 voix pour, aucune voix contre et deux abstentions -celles du Pakistan et de l'Azerbaïdjan-, le Conseil prend acte des progrès accomplis à ce jour dans les négociations véritables, mais relève qu'ils ne suffisent pas et qu'ils n'ont pas encore débouché sur un règlement global et durable.

C'est pourquoi, il demande instamment l'application de mesures de confiance et espère que de nouvelles mesures seront arrêtées d'un commun accord et mises en œuvre, y compris des mesures de confiance militaires et l'ouverture de nouveaux points de passage.

Le Conseil se félicite de tous les efforts consentis pour donner suite aux demandes d'exhumation présentées par le Comité des personnes disparues, et engage toutes les parties à assurer au Comité une liberté d'accès totale.

Les deux parties doivent, insiste-t-il, continuer à tenir, d'urgence et dans le respect du mandat de la Force, des consultations avec celle-ci sur la démarcation de la zone tampon et sur l'aide-mémoire de l'Organisation des Nations Unies de 1989, en vue de parvenir rapidement à un accord sur les questions en suspens.

Le Conseil demande à la partie chypriote turque et aux forces turques de rétablir à Strovilia le statu quo militaire antérieur au 30 juin 2000. Les deux parties doivent, souligne-t-il, permettre aux démineurs d'accéder à la zone tampon et de faciliter la destruction des mines qui s'y trouvent encore. Elles doivent également étendre les opérations de déminage au-delà de la zone tampon.