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La Mission des Nations Unies au Darfour aura besoin d&#39hélicoptères de combat

La Mission des Nations Unies au Darfour aura besoin d&#39hélicoptères de combat

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Si les préparatifs du déploiement de l&#39Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD) sont en bonne voie, pour l&#39instant cette mission qui sera déployée sur un territoire grand comme la France manque d&#39un élément essentiel : des hélicoptères de combat.

« Sur le terrain, la situation s'est détériorée. Nous avons assisté à un cycle de violence à Haskanita avec l'attaque contre un poste de la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS) et puis la récente destruction de cette ville », sans compter l'extension du conflit vers l'Etat du Kordofan, a déploré aujourd'hui le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Marie Guéhenno lors d'une conférence de presse à New York (webcast).

Interrogé sur l'attaque menée à Haskanita, qui a été rasée et brûlée ce week-end, Jean-Marie Guéhenno a souligné qu'après l'attaque perpétrée par les rebelles contre le poste de la MUAS, Haskanita était sous le contrôle de l'armée soudanaise, ce qui était « troublant » (dépêche du 2.10.2007).

Selon la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMIS), la ville de Haskanita aurait été totalement détruite par le feu, à part quelques immeubles, samedi 6 octobre. Le marché a été pillé et quelques civils seulement sont revenus chercher de la nourriture et de l'eau.

S'agissant du déploiement de la future Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD), le Secrétaire général adjoint a indiqué aujourd'hui qu'une liste des pays contributeurs de troupe avait été transmise au gouvernement soudanais.

Par ailleurs, l'ONU a envoyé une équipe technique à Khartoum pour expliquer le plan de déploiement, a-t-il expliqué.

« L'incident de Haskanita prouve qu'il faut des troupes très mobiles et puissantes, c'est-à-dire des transports terrestres, des hélicoptères de transport et des hélicoptères tactiques légers ». « Ces ressources sont vitales, et elles nous manquent », a-t-il fait observer. « Nous n'avons pas les hélicoptères d'attaque, qui sont pourtant essentiels ».

Interrogé sur les moyens nécessaires pour obtenir ces ressources, Jean-Marie Guéhenno a souligné que l'un d'entre était déjà de rendre la question aussi publique que possible. « Nous en appelons au monde entier », a-t-il lancé.

En outre, Jean-Marie Guéhenno a salué le déploiement de l'Union européenne au Tchad, « mais il faut un engagement au Darfour, sinon tous nos efforts seront remis en cause », a-t-il plaidé.

Pour sa part, Jane Hall Lute, Sous-Secrétaire aux opérations de maintien de la paix, a rapporté que le nombre total de personnels prévus pour la MINUAD était de plus de 19.000 soldats, outre les 6.000 policiers et 5.500 membres du personnel civil.

« Les préparatifs de la mise en place du siège de la Mission sont prévus pour le mois de décembre. En octobre, nous aurons le personnel de base sur le terrain, notamment ses responsables », a-t-elle dit.

« Le budget a été préparé et présenté. Il sera de 1,5 milliards de dollars pour couvrir la période jusqu'au mois de juin prochain ».

Enfin, un appel d'offre concernant l'aviation civile, le carburant et les rations pour le plan d'appui à la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS) doit être approuvé. Deux bataillons doivent être déployés, a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, la question des terrains et des terrains d'aviation pour la Mission fait encore l'objet de discussions avec le gouvernement.

Jean-Marie Guéhenno a également indiqué qu'il faudrait presque toute l'année 2008 pour déployer la totalité de la force de la MINUAD, ne serait-ce que parce que les installations sur le terrain ne sont pas prêtes.

En attendant, il faut que chaque rotation serve à renforcer la force, a-t-il insisté.

Sur le plan politique, le Secrétaire général adjoint a rappelé que Jan Eliasson était ce week-end à Addis Abeba, pour finaliser la stratégie de négociation en vue des pourparlers de paix, qui s'annoncent difficile.

Jean-Marie Guéhenno a enfin estimé que l'on était à un tournant et qu'un cessez-le-feu était indispensable. Les progrès au Darfour influeront sur la tenue de l'élection de 2009, qui dépendent du respect de l'accord Nord-Sud, a-t-il ajouté.