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L&#39ONU appelée non seulement à réaliser mais aussi à dépasser les Objectifs du Millénaire

L&#39ONU appelée non seulement à réaliser mais aussi à dépasser les Objectifs du Millénaire

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L&#39accroissement impérieux des efforts pour parvenir à la réalisation des objectifs du Millénaire a été évoquée par de nombreux chefs d&#39Etat et de gouvernement hier après-midi à l&#39Assemblée générale, alors que certains ont rappelé que l&#39objectif de vivre avec « un dollar plus un centime » ou d&#39échapper de justesse à une mort prématurée ne conduisait pas à « mener une vie décente ».

Voir les propositions des Etats Membres au débat général lundi matin, lundi après-midi et mardi matin.

Le président de l'Équateur, Rafael Correa, a estimé au deuxième jour du débat général que la première limite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) résidait « dans le fait qu'en tant que stratégie visant à la réduction de la pauvreté, elle ne représente qu'un cadre minimal ».

« Avoir pour objectif de vivre avec un dollar et un centime par jour de sorte à vaincre l'extrême pauvreté, ou d'éviter une mort prématurée, comme cela figure dans les Objectifs du Millénaire pour le développement, ne veut pas dire mener une vie décente », a insisté Rafael Correa.

Il a proposé des objectifs communs qui soient basés sur des « maxima sociaux » au lieu de « minimums de vie ».

Il a annoncé « l'engagement à ne pas exploiter 920 millions de barils de pétrole afin d'éviter l'émission de près de 111 millions de tonnes de carbone dues à la combustion de matières fossiles », ce qui se traduira par « une diminution de l'ordre de 720 millions de dollars en termes d'investissements étrangers, ce qui ne manquera pas d'affecter fortement l'économie équatorienne ».

Le président de la République de Madagascar, Marc Ravalomanana, a déploré « la priorité accordée aux intérêts nationaux sur les intérêts communs » et les « promesses non tenues ».

Il a affirmé que « l'augmentation de l'aide internationale limiterait l'exploitation des ressources naturelles par les paysans pauvres ».

Il a appelé à un « plan Marshall pour l'Afrique », idée qu'il avait déjà présentée les années précédentes.

Convaincu que le continent pourrait être le fournisseur d'énergies propres et de produits naturels, il a proposé un « nouveau partenariat écologique entre les pays industrialisés et les pays africains, qui comprendrait un programme d'investissements, la protection de la nature et la préservation de la biodiversité ».

Il a prévenu que l'aggravation des changements climatiques apporterait non seulement des inondations dévastatrices, mais aussi des flux migratoires et des vagues de conflits sociaux.

Sa Majesté le Roi Mswati III, Chef d'État du Royaume du Swaziland, a invité les Nations Unies à réformer leurs organes principaux, notamment l'Assemblée générale, le Conseil économique et social ainsi que le Conseil de sécurité.

Il a déploré que « les contraintes liées à la mondialisation représentent un frein au développement du Swaziland et affectent en particulier ses marchés préférentiels » et souhaité que « les pays en développement fassent l'objet d'une attention particulière » à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Il a souhaité que la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Bali conduise à des résultats et plaidé pour les transferts de technologies.

Il a encouragé le secteur privé et les multinationales à « mettre en ?uvre dans les pays en développement les mêmes normes écologiques et de recyclage des déchets que celles appliquées dans les pays développés ».

Le Roi a soutenu l'importance du Centre régional des Nations Unies pour le désarmement en Afrique qui travaille à l'élaboration d'un registre des armes légères et de petit calibre en Afrique.

Le Premier ministre du Royaume de Norvège, Jens Stoltenberg, a demandé que la conférence de Bali adopte un « calendrier de négociations » avec pour but d'éviter que la température n'augmente de plus de 2°C, par rapport aux moyennes actuelles.

Il a déploré le fait que la Déclaration du Millénaire ne sera pas respectée. « La Norvège participe depuis l'an 2000 à l'Alliance globale pour les vaccins et pourtant chaque année, deux millions de nourrissons décèdent prématurément. Chaque année, 500 000 femmes meurent des suites de l'accouchement ».

Il a annoncé que « son pays s'était engagé à verser 1 milliard de dollars américains sur 10 ans pour soutenir les Objectifs du Millénaire pour le développement qui portent plus précisément sur la santé infantile et maternelle » (dépêche du 26.09.2007).

Il a recommandé d'établir « une organisation des Nations Unies dans chaque pays » : « un dirigeant, un programme, un budget et un bureau, partout où cela est possible ».

Le président de la Bosnie-Herzégovine, Zeljko Komsic, a exprimé sa déception au sujet de la perte de l'élan dans la réforme du Conseil de sécurité.

Rappelant que son pays avait payé un prix élevé à cause de l'imperfection et de l'inefficacité des Nations Unies même si l'Organisation s'est rattrapée dans la phase post-conflit, il a réaffirmé l'opinion de la Bosnie-Herzégovine selon laquelle « seule une Organisation des Nations Unies forte pourrait être un instrument efficace ».

Il a souhaité un siège de plus pour le Groupe de l'Europe orientale au Conseil de sécurité. Il a fait part de son soutien au Groupe de contact de la Troïka sur le Kosovo et rappelé qu'il coparrainait l'initiative italienne ayant trait à un moratoire contre la peine de mort.

Il a soutenu le Tribunal pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et appelé à l'arrestation de Radovan Kazadzic et de Ratko Mladic.

Il a proposé un renforcement du Traité d'Ottawa sur les mines, pour avoir subi les épreuves de ce type d'armes.

Le président de la République du Mozambique, Armando Emilio Guebuza, a appelé à la mise en oeuvre de la Déclaration de Rio de 1992 sur l'environnement et le développement, du programme Action 21 de 1999 sur les Petits Etats insulaires et du Protocole de Kyoto.

Il a espéré un « consensus » à l'issue de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Bali.

Il a encouragé l'ONU à « renforcer ses capacités institutionnelles et financières afin d'aider les États Membres à mieux intégrer les politiques environnementales dans leur stratégie nationale de développement ».

Le président de la République de Chypre, Tassos Papadopoulos, a comparé « le défi du réchauffement climatique à la menace sécuritaire qui a conduit à la création de l'ONU en 1945 ».

Affirmant que « la question de Chypre était un problème d'agression étrangère, d'occupation d'une large portion d'un État souverain, de disparition de personnes et de violations massives des droits de l'homme », il a estimé que « l'objectif de la Turquie de prendre le contrôle militaire et politique de Chypre reste inchangé ».

Il s'est dit prêt à apporter son soutien « à la mission de bons offices du Secrétaire général mandatée par le Conseil de sécurité », estimant souhaitable « de progresser vers un règlement qui prévoit l'établissement d'une fédération bicommunautaire ».

Le président de la République fédérale du Nigéria, Umaru Yar'adua, a estimé que la crise du Darfour était « une tâche sur la conscience collective à laquelle l'Assemblée doit s'attaquer de toute urgence ».

Il a appelé à davantage d'investissements étrangers dans le secteur des infrastructures en Afrique et appelé à un « système économique mondial qui assure des termes de d'échange équitables et qui reconnaisse le caractère central d'une prospérité mutuelle ».

Il a noté l'échec des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), soulignant la responsabilité des Etats eux-mêmes.

Il a déploré « l'exclusion totale de l'Afrique du groupe des Membres permanents du Conseil », qui est « injuste et intenable ».

Le président de la Géorgie, Mikheil Saakashvili, a déploré « l'échec des Nations Unies dans le rétablissement de la paix sur tout le territoire de son pays », et a affirmé que tant qu'une solution pacifique au conflit n'aura pas été trouvée, l'Organisation verra sa crédibilité progressivement mise à mal de même que sa capacité à remplir sa mission.

Il a demandé aux Nations Unies de repenser le processus de paix agonisant afin de le relancer et d'obtenir des résultats concrets sur le terrain.

Le président a proposé de reconnaître le droit à l'autonomie pour tous ceux qui vivent en Abkhazie et en Ossétie du Sud, ceci dans le cadre des frontières de son pays et de garanties internationales. Il a aussi promis des changements constitutionnels afin de garantir les droits des minorités, tout en invitant le soutien de l'Union européenne.

Il a demandé l'intervention de la communauté internationale face à la construction par la Russie, dans l'illégalité, d'une nouvelle base militaire en Ossétie du Sud, sous les yeux des observateurs internationaux dont la mission est de démilitariser le pays.

Le président de la République du Zimbabwe, Robert Mugabe, s'est prononcé pour une ONU qui reconnaisse l'égalité entre nations souveraines et entre peuples, petits ou grands.

Il a déploré que l'Afrique soit le seul continent sans siège permanent ni droit de veto au Conseil de sécurité.

Robert Mugabe a demandé au système des Nations Unies de « s'abstenir d'interférer dans des affaires intérieures des États Membres qui ne représentent pas une menace à la paix et à la sécurité mondiales ».

Il a annoncé des élections générales en mars 2008.

Le président de la République constitutionnelle de Bolivie, Evo Morales Ayma, a « estimé indispensable que l'État reprenne le contrôle de l'exploitation des ressources naturelles pour qu'elles profitent au développement du pays et au bien être de la population ».

Le président bolivien a défini les changements climatiques comme étant « le produit de la mondialisation sélective, celle qui ne respecte pas la différence et se caractérise par le partage du capital entre un petit nombre de personnes ».

Il s'est dit convaincu qu'il n'est pas possible que les services de base restent aux mains d'entreprises privées. Nous savons que si l'accès à l'eau est un droit fondamental de l'homme, a-t-il dit, sa gestion doit rester un service public. Si l'accès aux énergies demeure un droit de l'homme, leur exploitation ne peut demeurer dans les mains de quelques-uns.

Il a souhaité l'organisation d'un sommet mondial des autochtones au Siège des Nations Unies qui serait une forme de reconnaissance des modes de vie durables des autochtones.

Le président de la République tchèque, Vaclav Klaus, a exprimé sa conviction profonde quant à la « nécessité de lever les barrières qui font obstacle au progrès économique, particulièrement dans les pays en développement, tout en rappelant le slogan de son pays 'Une Europe sans barrières'».

Il a déploré l'existence du concept de gouvernance globale comme concept alternatif qui repose, a-t-il précisé, sur l'idée indéfendable que le monde peut être gouverné, contrôlé et géré de manière globale.

Il a demandé à ce que « les vues de chaque pays soient respectées, quelle que soit sa taille » et « soutenu la nécessité de la réforme des Nations Unies de manière à ce que l'Organisation reflète la situation actuelle dans le monde ».

Il a appelé à contribuer « davantage au développement dans le monde en réduisant les barrières commerciales plutôt qu'en fournissant de l'aide conditionnée ».

Le président de la République de Pologne, Lech Kaczynski, a présenté une multitude de points de vue sur les changements climatiques, dont les causes, selon lui, ne sont pas établies avec certitude, mais appelé de ses v?ux une « atténuation des effets des changements climatiques, sans pour autant limiter le droit au développement des pays les moins avancés ».

Il a affirmé que la Pologne avait « remporté des succès économiques tout en réduisant de 30% les émissions de gaz à effet de serre ».

Le Premier ministre de la République de Malte, Lawrence Gonzi, a demandé « l'analyse des activités de lutte contre les changements climatiques menées sur le terrain ces 20 dernières années » afin de « mettre fin aux initiatives fragmentées et non coordonnées ».

Il a appelé à « prendre davantage en considération les besoins des petits États insulaires ».

Il a salué l'installation du « siège de la nouvelle Assemblée parlementaire de la Méditerranée qui ouvrira ses portes pour la première fois en novembre 2007, donnant ainsi une nouvelle dimension aux discussions sur les affaires méditerranéennes ».

Il a également plaidé en faveur de l'abolition de la peine de mort et soutenu la Cour pénale internationale (CPI).

Il s'est inquiété « du sort des réfugiés et déplacés qui affluent illégalement dans son pays, et dont la densité de population atteint 1 200 individus au kilomètre carré ».

Voir le compte-rendu de l'ensemble des déclarations au débat général (textes des déclarations et vidéos) jeudi 27 septembre.

Voir le compte-rendu de l'ensemble des déclarations au débat général (textes des déclarations et vidéos) mercredi 26 septembre.

Voir le compte-rendu de l'ensemble des déclarations au débat général (textes des déclarations et vidéos) mardi 25 septembre.