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Le processus politique en Iraq dans une phase « extraordinairement délicate »

Le processus politique en Iraq dans une phase « extraordinairement délicate »

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Dans son dernier rapport sur la situation en Iraq, le Secrétaire général souligne la nécessité d&#39intensifier les efforts pour établir des passerelles entre les divers groupes, ainsi que des mesures destinées à stabiliser le pays où « la persistance des violences politiques, sectaires et criminelles a continué d&#39exercer des pressions considérables sur le tissu politique et social ».

« Par conséquent, les questions qui posent problème, tels que le référendum au sujet de Kirkouk et d'autres régions faisant l'objet d'un différend, doivent être abordées avec précaution », écrit Ban Ki-moon dans ce rapport qui fait le point sur les activités de l'ONU en Iraq depuis le 7 mars 2007.

« Les solutions qui seront adoptées devront être le résultat d'un dialogue national, de la recherche patiente du compromis, et s'inscrire dans le cadre de la Constitution », est-il ajouté.

A ce propos, le Secrétaire général a félicité le Comité chargé de l'examen de la Constitution pour son action « constructive ».

« Ses recommandations pourraient apporter une solution à certaines des insuffisances perçues de la Constitution, mais n'abordent toutefois pas certaines questions importantes, ce qui a freiné les progrès au sujet d'autres dispositions législatives essentielles telles celles concernant les hydrocarbures, les élections provinciales, la dé-baathification et l'amnistie », déplore-t-il.

« Compte tenu de la persistance de la violence, qui met à rude épreuve l'unité du pays, une intensification du dialogue national est nécessaire pour renforcer la confiance », souligne en effet le rapport.

En dépit des efforts des forces de sécurité iraquiennes et multinationales, les progrès ne sont pas aussi rapides qu'on avait pu l'espérer lors du lancement des nouvelles initiatives en matière de sécurité, au début de 2007, comme en témoigne la persistance des attaques contre la population civile, les infrastructures et les institutions politiques telles que le Conseil des représentants.

« Il ressort clairement de mes entretiens que les dirigeants iraquiens, les hauts responsables de la région et, plus généralement, la communauté internationale, ont de plus en plus clairement conscience que les problèmes complexes auxquels l'Iraq fait face sont interdépendants et qu'il est urgent de trouver une solution, dans l'intérêt de la région et du monde », écrit aussi le Secrétaire général.

Plusieurs initiatives témoignent d'une solidarité accrue face à l'impact de la crise en Iraq. La conférence sur les déplacés organisée en avril à Genève a marqué un premier pas important dans la recherche de solutions collectives à un problème de plus en plus aigu qui frappe l'ensemble de la région.

De même, les participants à la réunion de Charm el-Cheikh (Égypte) le 3 mai 2007 à l'occasion du lancement du Pacte international pour l'Iraq, ainsi qu'à la réunion des États voisins, des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et du Groupe des Huit le 4 mai, ont reconnu objectivement la nécessité d'un appui international concerté en faveur des efforts de réconciliation du Gouvernement iraquien.

La décision d'activer les comités techniques des États voisins sur la sécurité, les personnes déplacées et l'offre énergétique a constitué une nouvelle preuve de la volonté de renforcer la collaboration au sujet de questions importantes pour l'Iraq et ses voisins.

« J'encourage tous ceux concernés à poursuivre dans cette voie et à rechercher de nouveaux moyens concrets d'encourager une coopération accrue face aux problèmes que connaît l'Iraq et aux problèmes régionaux connexes », écrit Ban Ki-moon.

« Les réunions de Charm el-Cheikh ont montré que la communauté internationale, tout en étant consciente de la complexité de la situation est prête à faire preuve de sa solidarité avec l'Iraq », estime le rapport qui souligne qu' « il revient désormais aux dirigeants iraquiens de mettre en oeuvre les engagements pris en faveur de la population ».

Comme on a pu le constater lors des préparatifs des réunions de Charm el-Cheikh, l'ONU reste déterminée à venir en aide au Gouvernement iraquien. Des voix de plus en plus nombreuses se sont faites entendre pour qu'elle joue un rôle plus important.

« Si la situation le permet, je pourrais envisager un développement du rôle et de la présence de l'ONU en Iraq. Toutefois, des indications claires du Conseil de sécurité et du Gouvernement iraquien seront indispensables à cet effet, et une coordination plus étroite avec les principaux partenaires internationaux serait par ailleurs souhaitable », écrit le Secrétaire général.

En particulier, il faudrait mettre en place les conditions opérationnelles nécessaires, c'est-à-dire des mécanismes appropriés de protection et de sécurité, un appui aérien et construire des installations qui assurent la sécurité du personnel.