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Liban : 10.000 civils palestiniens ont quitté le camp de Narh el-Bared, affirme OCHA

Liban : 10.000 civils palestiniens ont quitté le camp de Narh el-Bared, affirme OCHA

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Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et l&#39Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA) ont appelé aujourd&#39hui au « maximum de retenue » alors que près de 10.000 civils ont pu quitter le camp de Narh el-Bared, lors d&#39une trêve aujourd&#39hui.

« Nous souhaitons un accès au personnel et aux fournitures humanitaires à l'intérieur du camp : l'eau, la nourriture, le matériel médical. Et il faut aussi évacuer les blessés », a dit aujourd'hui John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, lors d'une conférence de presse à New York, aux côtés de Karen Koning AbuZayd, directrice de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA) (webcast).

Quelque 31.000 Palestiniens résidents du camp de Narh el-Bared, près de Tripoli, ont été bloqués sans nourriture, eau et électricité depuis samedi en raison de combats entre une milice islamiste, le Fatah Al-Islam, et l'armée libanaise qui tente de maîtriser les militants armés accusés d'avoir participé à des attentats terroristes dans le pays.

« Apparemment, la trêve tient encore aujourd'hui, ce qui a permis à près de 10.000 personnes de fuir le camp. Cela crée un problème en soi puisqu'il faut maintenant leur venir en aide », a dit John Holmes.

« Il est inacceptable qu'un groupe armé prenne refuge dans un camp habité par des civils et mette en danger la population », a-t-il insisté.

« Nous reconnaissons le droit du gouvernement libanais à faire face à un groupe armé qui mène des opérations illégales sur son territoire, mais parallèlement nous appelons le gouvernement à faire preuve du maximum de retenue, notamment dans le recours aux armes lourdes comme les obus de tank et l'artillerie, dans un espace civil très confiné », a dit le Secrétaire général adjoint.

« L'attaque contre le convoi humanitaire de l'UNWRA mené hier est particulièrement inacceptable. Le convoi était déjà dans le camp, il était prêt à procéder aux distributions et a été touché par des tirs d'obus, et des civils ont été tués » a-t-il déploré.

« Je ne sais pas qui est responsable de l'initiative de cet échange de tirs, mais il s'agit d'une grave et consternante violation du droit international humanitaire », a dit John Holmes.

Karen AbuZayd a précisé que tant l'armée libanaise que le Fatah al-Islam se rejetaient la responsabilité de ces tirs. Elle a aussi souligné que la Croix-Rouge avait négocié un cessez-le-feu avant l'entrée du convoi.

« Des trois camions abandonnés, on a pu au moins récupérer les fournitures : de l'eau, du lait pour bébé en poudre et du pain », a-t-elle dit.

L'UNWRA estime qu'entre 8.000 à 10.000 personnes ont quitté le camp pour se rendre à proximité dans le camp de Baddawi ou à Tripoli, dans des écoles de l'UNWRA ou dans des locaux de la fondation Hariri.

« Un de nos enseignants a été tué. La femme d'un de nos médecins a été tuée il y a quelques jours », a-t-elle rapporté.

Interrogée sur la composition du Fatah al-Islam, apparu dans le camp il y a quelques mois, qui compterait des Saoudiens et des Yéménites, mais ni Palestiniens ni Libanais, Karen AbuZayd a dit que toutes sortes de bruits couraient, y compris la présence de Bangladais.

« Les Palestiniens à l'intérieur du camp ont été très mécontents de leur présence et leur ont demandé de partir », a-t-elle expliqué, estimant que d'autres camps n'avaient pas été infiltrés, à priori.

Karen AbuZayd a dit que l'UNWRA ne savait pas non plus comment les militants avaient réussi à infiltrer le camp et à y introduire des armes, malgré les contrôles opérés.

« Nous ne pouvions rien faire à ce sujet. Nous ne pouvons pas assurer la police dans les camps », dans lesquels l'armée libanaise elle-même n'entre pas, a-t-elle dit.