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Le Conseil de sécurité renforce ses sanctions contre l&#39Iran

Le Conseil de sécurité renforce ses sanctions contre l&#39Iran

Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité a adopté aujourd&#39hui à l&#39unanimité une résolution alourdissant les sanctions contre l&#39Iran en raison du refus de ce pays de suspendre ses activités d&#39enrichissement de l&#39uranium, une résolution que l&#39Iran juge injuste et inacceptable.

Cette nouvelle résolution renforce les sanctions déjà imposées au pays depuis le 23 décembre dernier.

Ces sanctions comprennent un embargo sur les exploitations d'armes iraniennes et « de matériel connexe » et des restrictions financières et commerciales. En outre, des restrictions sur les voyages s'appliquent à une liste élargie de personnalités et d'entités impliquées dans les programmes nucléaire ou balistique de l'Iran.

Le Conseil agit en vertu de l'Article 41 de la Charte des Nations Unies qui n'implique pas l'emploi de la force mais peut comprendre l'interruption complète ou partielle des relations économiques.

Il engage tous les Etats à exercer « leur vigilance et leur retenue » concernant l'entrée sur leur territoire de personnes associées « aux activités nucléaires de l'Iran posant un risque de prolifération » ou « à la mise au point de vecteurs d'armes nucléaires ».

Il demande aussi aux Etats et aux institutions financières internationales de ne pas souscrire de nouveaux engagements en matière de subventions, d'assistance financière et de prêts à l'Iran, « si ce n'est à des fins humanitaire et de développement ».

L'Iran, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a une nouvelle fois assuré que son programme nucléaire est « totalement pacifique », dénonçant une « manipulation » et des « pressions » sur le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Il a estimé que cette résolution constituait une violation de la Charte des Nations Unies et du droit du peuple iranien au développement et à l'éducation, « une approche illégale et injuste de la part du Conseil » qui ne fait qu'envenimer la situation et décrédibiliser cette instance.

« L'Iran ne recherche pas la confrontation », a-t-il affirmé, exigeant l'abandon des conditions posées par la communauté internationale et un retour à la négociation « en toute bonne foi ».

Initialement, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait fait part de son désir de s'exprimer devant le Conseil de sécurité à l'occasion de ce vote, demande à laquelle le Conseil avait accédé, mais il ne s'est finalement pas rendu à New York.

Selon des informations parues dans la presse, l'Iran attribue ce revirement à un retard dans l'attribution des visas pour le président et sa délégation par les Etats-Unis.

De son côté, le département d'Etat américain a assuré vendredi que la Maison blanche avait délivré les visas nécessaires au président iranien et aux 38 personnes faisant partie de son entourage.

Les Etats-Unis et l'Iran n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 27 ans. Les intérêts américains sont représentés en Iran par la Suisse.

Le texte adopté aujourd'hui, qui indique que le Conseil de sécurité suspendra ses sanctions si l'Iran cesse d'enrichir de l'uranium, a pour co-auteurs l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Il encourage l'Iran à renouer ses liens avec la communauté internationale, notamment avec l'AIEA.

L'Agence, par la voix de son Directeur, Mohamed ElBaradei, avait souligné au début du mois que si « l'Agence n'avait pas constaté de détournement de matériaux nucléaires, ni la capacité à fabriquer des matériaux permettant de produire des armes atomiques », cela faisait quatre ans qu'elle menait ce programme et qu'à moins que l'Iran ne puisse répondre à ses préoccupations, il lui fallait maintenir ses réserves.

Une « pleine coopération » ferait beaucoup « pour garantir le droit de l'Iran à un usage pacifique de l'énergie atomique tout en inspirant confiance à la communauté internationale », avait-il ajouté (dépêche du 05.03.2007).