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Les motivations politiques au centre de l&#39assassinat de Rafik Hariri, affirme Serge Brammertz

Les motivations politiques au centre de l&#39assassinat de Rafik Hariri, affirme Serge Brammertz

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« Nous avons accompli des progrès », a dit aujourd&#39hui à New York le chef de la Commission d&#39enquête internationale mise en place par le Conseil de sécurité sur les attentats commis au Liban depuis celui qui a coûté la mort à Rafik Hariri en février 2005.

« Il est néanmoins trop tôt pour tirer des conclusions quant à des liens entre tous les dossiers, notamment l'assassinat de Pierre Gemayel et celui de Rafik Hariri », a-t-il affirmé (vidéo) devant la presse, à l'issue d'un exposé devant le Conseil de sécurité.

Interrogé sur l'hypothèse selon laquelle l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Hariri reposait sur le fait qu'il représentait une menace à l'hégémonie de la Syrie, Serge Brammertz a rappelé qu'il travaillait sur un faisceau d'hypothèses dont ses activités politiques à la veille de son assassinat (sur le rapport publié hier dépêche du 20.03.07).

Le chef de la Commission d'enquête a estimé que pour l'instant les activités commerciales de Rafik Hariri, ou celles liées à la banque Al-Medina, n'étaient pas au centre des recherches, mais que « rien ne pouvait être exclu ».

« Mais de toutes façons, il reviendra à un juge de déterminer à partir des éléments de fait que nous aurons recueillis, qui doit être inculpé pour ces crimes ».

Interrogé sur la mise en place du tribunal international, qui est devenu une question d'ordre politique majeure au Liban et qui a conduit à la démission des ministres du Hezbollah et des partisans du parti Amal, pro-syriens, Serge Brammertz a rappelé qu'elle relevait directement du Conseil de sécurité et du gouvernement libanais.

« J'ai déjà rappelé au Conseil que la suite logique des travaux de la Commission serait la constitution du tribunal, c'est même le fondement de son existence », a-t-il souligné, ajoutant qu'il ne pouvait en dire plus sur ce sujet.

Serge Brammertz s'est déclaré satisfait de la coopération avec le procureur général du Liban et son équipe, ainsi que de la coopération avec la Syrie et avec d'autres pays.

Mais il a souligné qu'en termes administratifs, la Commission rencontrait encore des problèmes de recrutement, notamment de traducteurs de langue arabe.

Prenant la parole à l'issue des réunions à huis à clos, l'ambassadeur de la France, Jean-Marc de la Sablière, a qualifié les conclusions du rapport intérimaire de « très encourageantes » et annoncé qu'il proposerait demain un « projet de résolution technique en vue de la reconduction pour un an du mandat de la Commission d'enquête », ainsi que l'a demandé le gouvernement libanais.

Jean-Marc de la Sablière a aussi salué un « travail très professionnel » de la part de Serge Brammertz et de son équipe.