Seul un Tribunal spécial pourra mettre fin à l'impunité au Liban, déclare Amine Gemayel à l'ONU
« Le Parlement démocratiquement élu, institution légitime, a approuvé à une large majorité l'instauration d'un Tribunal international. Il représente la volonté et le consentement du peuple libanais », a-t-il plaidé lors d'une conférence de presse au siège des Nations Unies.
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Affirmant qu' « aucun autre pays de la région n'avait connu autant d'assassinats politiques non élucidés », Amine Gemayel, qui a dirigé le Liban de 1982 à 1988, a estimé que « la fin de l'impunité pourrait contribuer à la consolidation de l'état de droit et prévenir de nouveaux meurtres politiques ».
« Si nous voulons préserver la démocratie au Liban, il faut découvrir la vérité sur tous ces assassinats », a-t-il dit.
« Il est essentiel pour le pays et pour la sécurité de la région que le Tribunal soit instauré », a-t-il insisté, assurant que le gouvernement et la majorité parlementaire font tout ce qu'ils peuvent pour poursuivre le processus constitutionnel qui permettra de mettre en place la juridiction.
Amine Gemayel, qui a passé dix ans en exil à Paris entre 1990 et 2000, a déclaré que « ce sont les interférences extérieures qui empêchent le Liban d'améliorer son système démocratique ».
« Le Liban doit être protégé pour ne plus être le théâtre du conflit dans la région », a-t-il enfin souligné, estimant que « la paix au Liban était la première étape de la paix dans toute la région ».
L'ONU a signé cette semaine un accord avec le Liban concernant l'établissement d'un Tribunal spécial pour le Liban visant à juger les auteurs de l'attentat qui a causé la mort de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri ainsi que d'une quinzaine d'autres attentats depuis 2004 dans le pays (dépêche du 6.02.07).