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Abus sexuels : Jane Hall Lute fait un bilan des enquêtes au Sud-Soudan

Abus sexuels : Jane Hall Lute fait un bilan des enquêtes au Sud-Soudan

Jane Holl Lute
L&#39ONU enquête sur les allégations d&#39abus sexuel concernant treize membres de la Mission au Soudan et quatre soldats ont déjà été rapatriés, a dit aujourd&#39hui une responsable du maintien de la paix qui a indiqué qu&#39il restait à déterminer si les affaires divulguées dans la presse concernaient de nouveaux cas ou non.

« Nous ne savons pas encore avec exactitude si les allégations d'abus sexuel révélées par le journal britannique Daily Telegraph, sur la base d'un rapport confidentiel du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), concerne des cas qui ont déjà conduit à l'ouverture d'une enquête de l'ONU ou si ce sont de nouveaux cas », a dit aujourd'hui la Sous-Secrétaire aux opérations de maintien de la paix, Jane Hall Lute, au micro de la radio de l'ONU.

Jane Hall Lute est venue également aujourd'hui prendre la parole lors d'une conférence de presse à New York pour faire un bilan de la réaction de l'ONU aux allégations rendues publiques récemment concernant des abus sexuel à l'encontre de mineurs au Sud-Soudan.

« Nous avons demandé à la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMIS) de clarifier la situation et cette dernière a demandé aux journalistes des précisions et des preuves sur les allégations en question afin que nous puissions aller au fond de cette affaire ».

« Nous prenons ces allégations très au sérieux », a-t-elle dit.

« Treize membres du personnel de l'UNMIS, civils et militaires, font à l'heure l'objet d'une enquête », a-t-elle expliqué.

Jane Hall Lute a rappelé qu'il existait désormais à l'ONU un cadre institutionnel et une politique ferme de lutte contre les abus sexuels, allant d'une formation et d'une sensibilisation des casques bleus au problème à l'envoi de spécialistes de ces questions au sein des Missions.

Il existe aussi maintenant une procédure d'enquête qui peut mener à des procédures disciplinaires -- dont le renvoi dans le pays d'origine -- et pénales en coopération avec les Etats.

Il existe aussi des mesures d'isolement des casques bleus de la population civile ainsi que des couvre-feux, ainsi que l'interdiction formelle de fréquenter des prostituées.

La répression des auteurs de ces crimes est compliquée par le fait que l'ONU ne dispose pas d'une armée. Les casques bleus sont des contingents des armées nationales, détachés pour une Mission, mais ils restent dans une large mesure soumis aux procédures disciplinaires de leur propre armée.

« Nous savons qu'il existe un potentiel d'abus, parce que nous déployons les casques bleus dans des sociétés qui ont été ravagées par des conflits qui durent parfois depuis des générations et que les populations les plus vulnérables sont les femmes et les enfants, notamment ces derniers », a dit Jane Hall-Lute.

« C'est la raison pour laquelle nous avons sensibilisé avec autant de vigueur le personnel tant civil que militaire », a-t-elle ajouté, avant de rappeler que le problème ne pourrait être pleinement réglé qu'avec l'aide des Etats Membres.

La Sous-Secrétaire aux opérations de maintien de la paix a par ailleurs confirmé que quatre casques bleus du Bangladesh avaient déjà été rapatriés en provenance du Sud-Soudan, pour des faits liés à des abus sexuels.

Elle a reconnu que l'ONU devrait améliorer sa communication pour rendre ces cas publics avant qu'ils ne fassent l'objet d'articles dans la presse, mais elle a noté qu'ils n'étaient pas secrets et qu'ils faisaient l'objet de rapports.

« Nous avons désormais des statistiques sur les 18 derniers mois », a-t-elle souligné, ajoutant que l'Organisation était prise entre la nécessité de signaler les abus et de respecter les droits de la défense.

« Parfois les allégations ne sont pas fondées », a-t-elle souligné.

« Rappelez-vous que des dizaines de milliers de casques bleus, dont les milliers qui servent au Soudan, servent dans l'honneur et respectent le plus haut degré de probité exigé par la Charte des Nations Unies et par leurs fonctions », a dit Jane Hall Lute.

Au 20 décembre 2006, l'UNMIS disposait de 9.318 casques bleus et de 664 policiers en provenance de 42 pays.