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Le Secrétaire général nomme Jan Eliasson Envoyé spécial pour la crise au Darfour

Le Secrétaire général nomme Jan Eliasson Envoyé spécial pour la crise au Darfour

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Lors de sa dernière conférence de presse en tant que Secrétaire général, Kofi Annan a annoncé aujourd&#39hui qu&#39il avait demandé à Jan Eliasson, ancien président de l&#39Assemblée générale, de servir, a partir du mois de janvier, comme Envoyé spécial pour la crise au Darfour.

Lors de sa dernière conférence de presse en tant que Secrétaire général, Kofi Annan a annoncé aujourd'hui qu'il avait demandé à Jan Eliasson, ancien président de l'Assemblée générale, de servir, a partir du mois de janvier, comme Envoyé spécial pour la crise au Darfour.

« Je suis très heureux qu'il ait accepté et je m'attends à ce qu'il prenne ses fonctions au début de l'année », a déclaré le Secrétaire général, lors de sa dernière conférence de presse donnée au siège de l'ONU à New York, dix jours avant la fin de son deuxième mandat.

Kofi Annan a indiqué que cette décision avait été prise en accord avec son successeur Ban Ki-Moon qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2007.

Jan Eliasson qui a été président la 60e Assemblée générale travaillera principalement en dehors du Soudan, avec les capitales et les gouvernements pour les encourager à rester actifs dans les efforts visant à trouver une solution au Darfour, a-t-il expliqué.

Le Secrétaire général a par ailleurs fait savoir qu'un nouveau Représentant spécial pour le Soudan serait bientôt désigné. Cette personne remplacera Jan Pronk dont le mandat se termine à la fin du mois de décembre. Les autorités soudanaises avaient demandé son expulsion au mois d'octobre (dépêche du 23.10.06).

Le successeur de Jan Pronk sera nommé en accord avec l'Union africaine, a indiqué Kofi Annan, précisant que des candidatures étaient actuellement examinées, mais qu'aucune décision n'avait été prise pour l'instant.

Le Secrétaire général a aussi rappelé qu'il avait décidé, à l'issue d'une conversation ce week-end avec le président du Soudan, d'envoyer à Khartoum Ahmedou Ould-Abdallah, haut responsable de l'ONU, pour clarifier les détails de l'accord conclu à Addis-Abeba le mois dernier sur le déploiement d'une force hybride --Nations Unies-Union africaine -- au Darfour (dépêche du 18.12.06).

« J'ai toujours l'espoir que nous serons capable de clarifier avec le gouvernement soudanais les questions restées en suspend, et que l'année prochaine, il y aura une force sur le terrain pour assurer une protection efficace aux populations du Darfour, et que dans le même temps un accord politique sera trouvé entre toutes les parties », a-t-il affirmé.

Kofi Annan a de nouveau souligné l'urgence de la situation sur le terrain qui continue de se dégrader, rappelant que les travailleurs humanitaires avaient été forcés ce weekend de fuir la région.

« Davantage de gens meurent chaque jour, et continueront de mourir en plus grand nombre encore s'il n'y a pas des progrès rapides et significatifs dans le domaine de la sécurité », a-t-i insisté.

« Si de nombreux facteurs contribuent à cette situation, notamment les attaques des rebelles, le gouvernement du Soudan doit être sûr que le monde le tiendra pour premier responsable du sort de ses citoyens », a-t-il prévenu.

A la question de savoir si on aurait pu éviter la crise au Darfour, le Secrétaire général a répondu que « si on avait réagi un peu plus tôt, on aurait pu sauver la situation ». « Mais au début, personne n'a voulu envoyer des troupes. On a poussé les troupes de l'Union africaine à déployer des troupes, sachant qu'elle n'avait pas la capacité de le faire ».

Kofi Annan a aussi fait remarquer que lors de sa dernière réunion avec le Conseil de sécurité sur le Darfour, hier lors de consultations privées, « un membre a estimé qu'il fallait faire attention à ne pas utiliser les troupes de l'Union africaine comme alibi de l'inaction de la communauté internationale ». « Et il avait bien raison », a-t-il estimé.

Il a aussi estimé qu'il ne fallait pas toujours blâmer le Secrétaire général. « Evidemment, j'ai des regrets. Mais il y a cette tendance à toujours blâmer le Secrétaire général, pour le Rwanda, pour Srebrenica, pour le Darfour », a-t-il souligné.

Un journaliste a aussi demandé si le temps n'était pas venu d'une intervention militaire au Darfour en application du principe de la responsabilité de protéger les populations contre les crimes contre l'humanité, adoptés par les Etats membres en septembre 2005. Le Secrétaire général a estimé que le Soudan avait été soumis à une énorme pression de la part de la communauté internationale pour accepter le déploiement d'une force au Darfour.

« Est-ce que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour faire pression sur le gouvernement soudanais pour qu'il fasse ce qu'il a à faire ? », s'est-il demandé. « Il y a différentes manières de faire pression - pression politique, sanctions économiques et isolation, et, en dernier recours, usage de la force - que nous avons utilisé dans d'autres circonstances », a-t-il poursuivi.

« Est-ce que nous avons exercé assez de pression ? », s'est-il demandé une seconde fois. « Un des membres du Conseil de sécurité a dit hier au cinq permanents : 'vous avez des privilèges, vous avez aussi des responsabiltés, faîtes peser votre poids' », a-t-il conclu sur le sujet.