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Liban : Kofi Annan condamne le meurtre &#39de sang froid&#39 du ministre Pierre Gemayel

Liban : Kofi Annan condamne le meurtre &#39de sang froid&#39 du ministre Pierre Gemayel

Le Secrétaire général de l&#39ONU, Kofi Annan, s&#39est déclaré aujourd&#39hui « choqué » d&#39apprendre la nouvelle de l&#39assassinat de Pierre Gemayel, « ministre de l&#39Industrie du Liban, l&#39un des leaders du mouvement du 14 mars et fervent partisan d&#39un Liban indépendant, démocratique et uni ».

« Le Secrétaire général a fermement condamné ce meurtre et présenté ses condoléances à la famille et au gouvernement du Liban », indique un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

« Ce meurtre de sang-froid a été perpétré au lendemain d'une séance du Conseil de sécurité au cours de laquelle était étudié le rapport sur la création d'un tribunal spécial pour le Liban », rappelle Kofi Annan (dépêche du 20.11.06).

Ce tribunal devra juger les auteurs de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri et d'autres assassinats politiques dans le pays.

Le Secrétaire général a souligné que « de tels actes de terrorisme sapent la stabilité du Liban », estimant qu'ils sont « inacceptables » et qu'ils « n'ont pas leur place dans une société ouverte et démocratique ».

« Les auteurs et les instigateurs de l'attaque d'aujourd'hui doivent être traduits en justice pour mettre fin à l'impunité », affirme le message.

Kofi Annan a appelé toutes les parties à « préserver l'unité nationale en ce moment critique ».

Le leader chrétien Pierre Gemayel était âgé de 34 ans. Il était le fils de l'ancien président libanais Amin Gemayel et neveu du président Bachir Gemayel assassiné en 1982. Il était aussi l'un des chefs du mouvement anti-syrien connu sous le nom de « mouvement du 14 mars », point culminant des manifestations antisyriennes à Beyrouth qui avaient suivi l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le 14 février 2005, et qui avaient poussé au retrait syrien du Liban.

Lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Ibrahim Gambari, a rappelé aujourd'hui que cet assassinat s'était produit « au sein d'un environnement de plus en plus complexe ».

Ibrahim Gambari a souligné que « du 6 au 11 novembre, les dirigeants politiques libanais avaient été engagés dans des consultations nationales lancées par le président du parlement Nabih Berri ».

« Lors de quatre sessions, les dirigeants ont discuté des problèmes cruciaux auxquels fait face le pays mais ne sont pas parvenus à un consensus. Cela a conduit quelques jours plus tard à la démission du gouvernement de cinq ministres chiites et d'un ministre chrétien », a-t-il affirmé.

Le Secrétaire général adjoint a souligné que du point de vue de l'ONU, « la menace de violences encore plus graves pointant à l'horizon du paysage politique libanais, il est impératif que les parties fassent tous les efforts possibles pour travailler ensemble pour le Liban ».

Selon les informations parues dans la presse, l'alliance du Hezbollah a appelé à la « chute » du cabinet du Premier ministre Fouad Siniora, non favorable à la Syrie, qu'elle considère désormais comme inconstitutionnel après la démission des six ministres pro-syriens.