Darfour : le Soudan accepte le principe d'une force hybride des Nations Unies et de l'Union africaine
Le communiqué publié hier soir à minuit à Addis Abeba, capitale de l'Ethiopie, souligne notamment que le principe d'une force hybride « Nations Unies ? Union africaine » est acquis, bien que sa taille doive encore être fixée, a indiqué le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU à New York.
Le communiqué réaffirme que le « conflit au Darfour ne peut être réglé que par un processus politique ». Il souligne que l'accord signé à Abuja en mai dernier sur le Darfour ne doit pas être renégocié mais que sa base doit être élargie, puisque certaines parties restent hors de son cadre.
Il appelle toutes les parties, dont « le gouvernement soudanais et les parties non signataires de l'accord d'Abuja à s'engager immédiatement à une cessation des hostilités au Darfour ».
Enfin il prévoit un ensemble de mesures pour soutenir la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS), et le principe d'une opération hybride, dont le soutien doit provenir des Nations Unies, avec un « caractère principalement africain ».
Elle devrait « disposer d'entre 17.000 militaires et 3.000 policiers » et bénéficier d'une liberté de mouvement au Darfour.
Le texte mentionne par ailleurs la nécessité de prendre en compte la situation sécuritaire à la frontière du Soudan et du Tchad et de la République centrafricaine.
« La délégation soudanaise a demandé du temps pour pouvoir se consulter sur la nomination du Représentant spécial du Secrétaire général et du commandant de la force », a précisé par ailleurs le porte-parole.
Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine doit se réunir de nouveau le 23 novembre pour des consultations supplémentaires.
Lors d'une conférence de presse, le Secrétaire général a décrit la réunion comme « très constructive », estimant que des progrès importants avaient été faits, a rapporté Stéphane Dujarric.
« Tous les participants sont venus dans un bon état d'esprit et avec la détermination de trouver une solution », a-t-il dit.
Interrogé sur la bonne volonté du Soudan face à cette nouvelle initiative, le porte-parole du Secrétaire général a indiqué que l'ONU attendait « une réaction officielle du gouvernement soudanais », mais que Kofi Annan avait été « en contact avec le président Bashir récemment et qu'il y avait manifestement eu l'intention d'avancer ».
Cette nouvelle initiative fait désormais figure de compromis au regard de la résolution adoptée par le Conseil de sécurité en août dernier, qui approuvait le principe d'une force des Nations Unies au Darfour et dans l'Est du Tchad.
Cette force des Nations Unies aurait remplacé la MUAS afin de garantir la mise en oeuvre de l'accord de paix signé en mai dernier par une partie des milices rebelles du Darfour et le gouvernement soudanais.
Le gouvernement soudanais s'est constamment opposé au déploiement d'une telle force (dépêche du 31.08.06), reprenant depuis au contraire son offensive contre les rebelles, tandis que les milices arabes janjawid ont relancé leurs attaques meurtrières contre la population, causant de nouveaux déplacements massifs parmi les populations noires du pays (dépêche du 14.11.06).