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RDC : Jan Egeland dénonce l&#39impunité et les abus sexuels devenus &#39cancer&#39 de la société

RDC : Jan Egeland dénonce l&#39impunité et les abus sexuels devenus &#39cancer&#39 de la société

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Après une tournée en Afrique, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint, a exhorté aujourd&#39hui le Conseil de sécurité à rester engagé dans le processus de reconstruction de la République démocratique du Congo (RDC) où l&#39impunité continue de régner et les abus sexuels deviennent « le cancer de la société ».

« Les Nations Unies et le gouvernement ont fait beaucoup de progrès au niveau de la sécurité et avec l'organisation des élections. Mais l'impunité continue de régner », a déclaré Jan Egeland, lors d'un exposé au Conseil de sécurité réuni en séance publique, faisant un bilan de la tournée qu'il a mené en Afrique la semaine dernière (dépêche du 12.09.06).

« Les abus sexuels sont devenus le cancer de la société congolaise et semblent être hors de contrôle », a-t-il souligné.

Le Secrétaire général adjoint a rapporté aux membres du Conseil qu'il avait visité l'hôpital de Panzi, spécialisé dans les soins aux victimes de violences sexuelles, à Bukavu, dans la province du Sud Kivu à l'Est du pays.

Dans cet hôpital, il a rencontré plusieurs femmes en cours de traitement dont une qui avait perdu l'usage de ses mains après avoir été attachée pendant une semaine et violée à plusieurs reprises par un groupe de miliciens.

Jan Egeland s'est aussi dit préoccupé par l'impact sur les populations civiles des opérations militaires des Forces armées de la RDC (FARDC). « Depuis le début de l'année, plus de 500 000 personnes ont été nouvellement déplacées dans l'Est de la RDC. Dans la plupart des cas, les déplacements suivaient les opérations militaires des FARDC contre un groupe de miliciens », a-t-il expliqué.

La situation humanitaire s'est améliorée, a estimé le Secrétaire général adjoint. Comparant avec sa dernière visite, il a mentionné qu'il y avait plus de travailleurs humanitaires qui opéraient dans plus de zones, y compris des zones qui étaient restées inaccessibles pendant des années.

En revanche, le programme de désarmement et de réintégration ne fonctionne pas bien. A titre d'exemple, Jan Egeland a rapporté que des observateurs militaires de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC) avaient dû partager leurs rations pour éviter que les Maï-Maï ne pillent la population.

« Les défis qui attendent la RDC restent énormes. C'est un marathon dont la moitié n'a pas encore été courue », a-t-il affirmé, exhortant les membres du Conseil à rester engagés en RDC en maintenant une MONUC forte et en continuant de faire pression sur le gouvernement pour mettre fin à l'impunité et promouvoir l'Etat de droit et la bonne gouvernance.

« Les élections sont le début d'un processus de reconstruction et non la fin », a-t-il insisté.

« Quatre millions de personnes – soit l'équivalent de six génocides rwandais – sont mortes au cours des dernières huit dernières années des suites de la guerre ou de maladies qui auraient pu être guéries », a-t-il conclu.