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La crise au Liban a constitué un &#39signal d&#39alarme&#39 pour le Moyen-Orient, affirme Kofi Annan

La crise au Liban a constitué un &#39signal d&#39alarme&#39 pour le Moyen-Orient, affirme Kofi Annan

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Encouragé par sa tournée au Moyen-Orient, le Secrétaire général de l&#39ONU a exprimé aujourd&#39hui l&#39espoir, devant la presse à New York, que la récente guerre au Liban constituerait un catalyseur pour le règlement des autres crises de la région.

« Tout au long de ma visite au Moyen-Orient, presque tous les dirigeants que j'ai rencontré ont dit que le Liban était un signal d'alarme et qu'il faudrait véritablement s'atteler à stabiliser la situation dans ce pays, de même que les relations entre le Liban et Israël, mais ne pas s'y arrêter, et régler la question de Palestine et du Golan », a déclaré Kofi Annan, lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui à New York.

imageRetransmission de la conférence de presse[63mins]

Le Secrétaire général a rappelé que la Ligue des Etats arabes et d'autres dirigeants avaient proposé que le Conseil de sécurité se réunisse la semaine prochaine au niveau ministériel sur le processus de paix au Moyen-Orient.

« Je dois dire que j'ai été vraiment encouragé par le sérieux avec lequel les gouvernements mettent en oeuvre la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité », a-t-il rappelé.

Cette résolution demande la cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah, le retrait des forces israéliennes du Liban, le désarmement du Hezbollah et la délimitation des frontières libanaises (dépêche du 11.08.06).

« Le cessez-le-feu tient le coup ». « Tant au Liban qu'en Israël j'ai quitté la région convaincu que les gouvernements sont déterminés à appliquer la résolution », a dit Kofi Annan.

Le Secrétaire général a aussi souhaité que la mise en oeuvre de cette résolution lève l'impression selon laquelle les résolutions concernant le Moyen-Orient ne sont jamais appliquées.

Interrogé par ailleurs sur les garanties données par la Syrie, qu'il avait estimé « encourageantes » (dépêche du 1.09.06), Kofi Annan a répondu que « tout ce dont on parle avec les chefs d'Etat n'est pas public ».

« Je pourrais vous dire en partie ce dont nous avons parlé avec les présidents Assad, Ahmadinejad et Bush et vous serez très contents, et peut-être que cela me fera du bien. Mais la prochaine fois que je les rencontrerai, ils me parleront du temps et de leurs petits enfants. Je fournirai les détails au Conseil de sécurité et, en temps utile, ces détails seront connus. Je crois que personne dans la salle ou dans la région n'estime que ce voyage que j'ai fait était une perte de temps ou des occasions perdues », a-t-il expliqué.

Sur la situation dans le Territoire palestinien, le Secrétaire général a dit avoir reçu un appel hier du président de l'Autorité palestinienne (AP) Abbas l'informant « qu'il y avait eu accord avec le Hamas pour former un gouvernement d'unité ».

« C'est certainement un événement marquant. Il a dit également que le programme adopté demande à tous les membres du gouvernement d'accepter le programme de l'OLP ». Le président de l'AP a donc exprimé l'espoir que cela répondrait aux conditions posées par la communauté internationale à la reprise de son assistance financière, a-t-il ajouté.

« La situation est grave, désespérée. Les instituteurs et professeurs sont en grève. Il n'y a pas eu versement de salaires depuis des mois. Il y a un mécanisme qui permet à certaines sommes d'arriver sur place ? il permet de payer les services humanitaires mais pas les rémunérations », a-t-il encore rappelé.

« Le Quatuor l'examinera lorsque nous aurons la réunion la semaine prochaine, pour voir l'impact de nos politiques et vérifier ce qui s'est passé sur le terrain », a-t-il ajouté.

« Nous avons aussi été encouragés de constater que les tribunaux israéliens ont libéré 18 parlementaires palestiniens qui avaient été emprisonnés, donc l'on peut voir ce qu'un système de justice efficace dans une démocratie peut faire, et donc les personnes peuvent rentrer chez elles et reprendre le travail au Parlement », a-t-il encore dit.

Interrogé enfin sur la situation en Iraq, Kofi Annan a indiqué « très franchement, la plupart des dirigeants avec lesquels j'ai parlé ont estimé que l'invasion de l'Iraq et ses conséquences ont été une véritable désastre pour eux ».

« Ils estiment que c'est un facteur de déstabilisation pour la région. Il y a en fait deux écoles de pensée. Nombre de dirigeants, qui sont d'avis que les Américains devaient rester, pensent qu'ils devraient rester jusqu'à ce que la situation s'améliore. Ils pensent qu'il y a là un problème qu'ils ne peuvent pas simplement abandonner en partant. Une autre école de pensée, notamment en Iran, estime que la présence des Etats-Unis constitue un problème et que les Etats-Unis devraient partir. Si les Etats-Unis décidaient de partir, ils les aideraient à partir », a encore rapporté le Secrétaire général.

A la question de savoir au cours de ses deux mandats quelle avait la question qui l'avait le plus marquée, Kofi Annan a cité celle de l'Iraq et de ses répercussions sur les Nations Unies.

Lors de sa dernière tournée au Moyen-Orient, le Secrétaire général s'est rendu d'abord à Bruxelles pour obtenir des troupes en renforcement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) (dépêche du 25.08.06).

Il s'est ensuite rendu au Liban (dépêche du 28.08.06), en Israël (dépêche du 29.08.06), dans le Territoire palestinien (dépêche du 30.08.06), en Syrie (dépêche du 31.08.06), en Arabie saoudite (dépêche du 5.09.06), en Egypte (dépêche du 5.09.06), en Turquie (dépêche du 6.09.06) et en Iran.