L'actualité mondiale Un regard humain

Liban : l'accès humanitaire gravement entravé par toutes les parties, affirme Jan Egeland

Liban : l'accès humanitaire gravement entravé par toutes les parties, affirme Jan Egeland

media:entermedia_image:d903974a-4be8-4ba5-8791-f463607917f0
« La population civile au Liban et dans le nord d'Israël est la plus grande perdante du cycle de violence qui dure exactement aujourd'hui depuis un mois », a dit aujourd'hui Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, lors d'une conférence de presse à Genève.

« Le Liban est l'un des pires endroits au monde à l'heure actuelle en termes d'accès humanitaire », a dit Jan Egeland qui a expliqué que les secours ne pouvaient accéder à quelque 200.000 personnes dans le Sud Liban.

Jan Egeland a dit que l'accès restait entravé « en dépit des garanties données par les gouvernements israélien et libanais ainsi que par le Hezbollah », notamment en raison du « bombardement systématique des route côtières ».

« Le Hezbollah et les Israéliens pourraient nous donner un accès immédiatement. Nous pourrions alors aider 120.000 personnes au Sud-Liban », a-t-il expliqué.

« Nous pourrions sauver de nombreuses vies » a dit le Coordonnateur des opérations humanitaires qui a regretté que « les convois humanitaires n'aient pas fonctionné comme cela était prévu ».

« Les civils auraient dû être épargnés dans ce conflit mais ce n'est pas le cas » a-t-il dit. Pour l'instant, les Nations Unies ont pu transporter 650 tonnes de fournitures de secours aux populations assiégées, « mais c'est loin d'être suffisant », a-t-il ajouté.

Jan Egeland a annoncé que des convois « partaient aujourd'hui de Beyrouth pour Saïda et Balbek, malgré la poursuite des bombardements sur cette ville ». Mais la ville de Tyr reste inaccessible, a-t-il dit, précisant que 20.000 personnes y étaient dans une situation « désespérée ».

Il a précisé que les Nations Unies projetaient d'installer quatre centres opérationnels sur la mer, à Tripoli, Beyrouth, Saïda et Tyr dans le sud. Un cinquième centre est prévu à Zahle près de la frontière syrienne.

En réponse à une question, Jan Egeland a plaidé pour un règlement politique rapide à la crise.

« Il faut une solution politique d'ensemble liée à une solution en matière de sécurité qui garantisse la sécurité à la fois des Libanais et des Israéliens. Personne ne veut revenir à une situation qui menace de dégénérer en conflit à tout moment », a dit le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies.

Israël mène depuis près d'un mois une opération au Liban contre le Hezbollah, après que le groupe armé chiite qui maintient une armée indépendante du gouvernement libanais a attaqué le nord d'Israël, tuant plusieurs soldats et kidnappant deux soldats israéliens, le 12 juillet dernier.

Les combats ont fait près de 1.000 morts du côté libanais et au moins 39 morts du côté israélien parmi les civils touchés par la « pluie de missiles » et roquettes tirés par le Hezbollah « qui se poursuit sans interruption ». Près de 900.000 Libanais sont déplacés, soit près d'un tiers de sa population, dont 220.000 ont fui le pays. Par ailleurs, de nombreux habitants du nord d'Israël ont quitté leur foyer ou sont réfugiés dans des abris contre les bombes.