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Kofi Annan appelle les Etats Membres à trouver un accord sur le budget de l'ONU et la réforme de l'Organisation

Kofi Annan appelle les Etats Membres à trouver un accord sur le budget de l'ONU et la réforme de l'Organisation

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Alors qu'arrive à échéance le budget temporaire de l'ONU fixé en décembre dernier pour six mois, en attente d'un accord sur le long terme, le Secrétaire général a espéré aujourd'hui que les Etats Membres s'entendront à la fois sur le budget et sur la réforme de la gestion, deux questions étroitement liées.

« Manifestement, un grand nombre d'Etats membres sont réticents à négocier sous la menace du plafond budgétaire, mais j'espère que nous assisterons bientôt à un accord pour lever ce plafond », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général, lors d'une conférence de presse, au siège de l'ONU à New York.

image Retransmission de la conférence de presse [58mins]

Lire l’intégralité de la conférence de presse

« Il semble que tous les Membres souhaitent vivement progresser sur les réformes, qui sont dans l'intérêt général, puisqu'elles rendront l'Organisation plus efficace et plus utile à tous les Etats », a insisté Kofi Annan.

« Pour l'ONU, l'heure de vérité approche. En décembre, les États Membres ont adopté un budget couvrant les années 2006 et 2007 - l'exercice biennal actuellement en cours - mais limité les engagements de dépenses au minimum nécessaire pour que l'Organisation puisse fonctionner pendant six mois », avait expliqué Kofi Annan lundi dans une tribune au Financial Times (dépêche du 12.06.06).

« Avec les Etats-Unis à leur tête, les gros bailleurs de fonds ont insisté pour que le reste des fonds ne soit débloqué que quand des progrès sensibles auraient été accomplis dans la réforme de l'ONU. L'échéance approche à grands pas et il n'est pas du tout sûr que les États en question jugeront les progrès suffisants. Personne, ni dans un camp, ni dans l'autre, n'a trouvé le moyen de susciter un dialogue constructif sur la suite de la réforme », avait-t-il estimé.

« Les États-Unis essaient de tirer sur les cordons de la bourse pour imposer une réforme de la gestion réellement nécessaire et les pays en développement se rebiffent face à ce procédé », avait-il poursuivi.

A l'issue de longues négociations, la Commission budgétaire de l'Assemblée générale n'avait finalement pas accepté, en mai dernier, les propositions du Secrétaire général concernant la réforme de la gestion de l'ONU, formulées dans le rapport « Investir dans l'ONU ». Dans sa résolution, la Commission a demandé une série de nouvelles études sur la question, ce qui retarde de fait le processus.

Kofi Annan avait alors exprimé son « profond regret » face à cet échec (dépêche du 01.05.06).

Lors de la conférence de presse donnée aujourd'hui, le Secrétaire général a rappelé les progrès déjà réalisés dans le domaine des réformes. « Le Conseil des droits de l'homme et la Commission de maintien de la paix vont tenir leur première réunion la semaine prochaine », a-t-il indiqué.

« Nous avons maintenant un Bureau de la déontologie et un mécanisme solide de protection des dénonciateurs d'abus au sein du Secrétariat. Les Etats Membres travaillent actuellement à la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC) et à la révision des mandats », a-t-il poursuivi.

« La semaine prochaine, je transmettrais à l'Assemblée générale l'étude d'ensemble sur les mécanismes de surveillance et sur la responsabilité, établie par un panel indépendant. Je devrais bientôt soumettre mes propositions concernant la réforme des marchés publics et les termes de référence pour le nouveau Comité d'audit indépendant ainsi qu'un supplément au rapport sur la réforme de la gestion demandé par les Etats Membres », a-t-il encore dit.

D'une manière plus générale, Kofi Annan a rappelé les principaux dossiers sur lesquels travaillait l'ONU actuellement : l'Iran, l'Iraq, la crise palestinienne, l'enquête sur le meurtre du Premier ministre libanais Rafic Hariri, les relations entre la Syrie et le Liban.

« Nous travaillons aussi le VHI/SIDA et les migrations. Le Timor-Leste. La Somalie. La République démocratique du Congo et bien évidemment le Darfour », a?t-il continué

Il a enfin rappelé qu'un accord avait été trouvé lundi dernier entre le Nigeria et le Cameroun sur la péninsule de Bakassi, mettant fin à un différend frontalier qui aurait pu dégénérer en conflit ouvert et sauvant ainsi « des milliers de vie et des millions de dollars ».

« C'est précisément pourquoi l'ONU a été créée, a-t-il fait observer, pour prévenir les guerres ».