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Darfour : l'accord du Soudan à une mission de l'ONU pourrait dépendre de son mandat, estime Hedi Annabi

Darfour : l'accord du Soudan à une mission de l'ONU pourrait dépendre de son mandat, estime Hedi Annabi

Hedi Annabi
Si le Soudan a donné son accord à une mission d'évaluation pour une opération de maintien de la paix au Darfour, il réserve encore son approbation au principe d'un transfert de l'Union africaine aux Nations Unies dans l'attente de connaître son mandat, a dit Hedi Annabi, responsable adjoint des opérations de maintien de la paix, lors d'un point avec la presse à New York.

image Retransmission du point de presse[20mins]

Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix s'exprimait devant la presse à l'issue d'un exposé lors de consultations à huis clos du Conseil de sécurité, dans la perspective de la prochaine mission du Conseil qui aura lieu du 4 au 13 juin au Soudan et en République démocratique du Congo (RDC) (dépêche du 26.05.06).

Interrogé sur l'accord de Khartoum au principe d'une transition vers une force de l'ONU, Hedi Annabi a déclaré que le gouvernement avait « pour l'instant donné son accord à une mission conjointe des Nations Unies et de l'Union africaine (UA), qui se réunira à Addis Abeba, dans les prochains jours ».

Cette mission voyagera ensuite vers Khartoum pour y mener des consultations avec le gouvernement. Elle se rendra ensuite au Darfour pour établir des contacts avec les autorités, étudier les besoins de la Mission de l'Union africaine, a-t-il ajouté.

« Elle mènera aussi une évaluation des besoins relatifs à la transition vers une mission des Nations Unies », a-t-il précisé.

« Nous avons un accord relatif à la mission d'évaluation. Le gouvernement n'a pas encore donné son accord à une transition vers une mission de l'ONU », a précisé le Sous-Secrétaire général, qui ajouté que « la mission d'évaluation se faisait donc 'sans préjudice' des décisions prises par tous les acteurs ? l'UA, le Conseil de sécurité ».

« J'ai le sentiment qu'ils souhaitent savoir quel sera le mandat donné à l'opération », a-t-il estimé.

« Nous leur avons clairement indiqué que cette force aurait pour mandat, en tant que force de maintien de la paix, d'assister les parties à mettre en oeuvre l'accord de paix » signé à Abuja le 5 mai.

« Je crois qu'il y a une mécompréhension à cet égard au Soudan, et c'est pourquoi Lakhdar Brahimi et moi-même nous sommes efforcés d'expliquer comment fonctionnaient les opérations de maintien de la paix et quel était leur but ».

Interrogé sur le calendrier, Hedi Annabi a rappelé que l'UA avait pour mandat de poursuivre son activité jusqu'à la fin du mois de septembre. « Après, notre déploiement dépendra de l'assistance des Etats Membres. Pour le Sud du Soudan, le déploiement de la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMIS) a été bien plus lent que souhaité, parce que les contributeurs ont été lents à répondre », a-t-il rappelé.

« Les réactions de ces derniers seront aussi influencées par le mandat de la future opération des Nations Unies, mais pendant ce temps nous poursuivons nos contacts avec les contributeurs potentiels », a estimé Hedi Annabi.

Interrogé sur le fait que certains rebelles continuent de refuser de signer l'accord de paix, le Sous-Secrétaire général a indiqué qu'il restait déterminant de tenter de parvenir à obtenir leur coopération à la mise en oeuvre de l'accord même s'ils ne l'ont pas signé.

« Nous espérons qu'ils le signeront car autrement c'est leur propre peuple qu'ils trahiront », a-t-il estimé.

Le Secrétaire général s'est déclaré hier « préoccupé du fait que, malgré les appels de l'Union africaine (UA) et de la communauté internationale », deux mouvements rebelles du Darfour n'aient toujours pas signé l'accord de paix, « regrettant profondément cet échec ».