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Commission du développement durable : Kofi Annan appelle à une révolution de l'efficience énergétique

Commission du développement durable : Kofi Annan appelle à une révolution de l'efficience énergétique

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A l'ouverture du débat de haut niveau de la 14e session de la Commission du développement durable, le Secrétaire général a appelé aujourd'hui à une révolution de l'efficience énergétique, à la réduction de la pollution provoquée par les combustibles solides et à l'exploitation des sources renouvelables d'énergie.

« Vous vous réunissez à l'heure où l'humanité fait face à de graves difficultés, qui sont indissociables dans les domaines justement qui seront au centre de vos réflexions cette année et l'année prochaine : l'énergie, la pollution de l'air, le changement climatique, le développement industriel », a affirmé le Secrétaire général, à l'ouverture du débat de haut niveau de la 14e session de la Commission du développement durable (CDD).

« L'énergie est l'un des piliers sur lesquels se fondent nos économies et nos sociétés dont la solidité est de plus en plus incertaine. Le monstrueux appétit pour les combustibles fossiles qui marque si profondément le monde contemporain est à l'origine de bien des maux », a souligné Kofi Annan.

« Il engendre la pollution de l'air, à cause de nos usines et de nos voitures; il rend difficile l'art de gouverner les pays; il fausse les relations entre les États; il est une charge financière pour certains pays pauvres parce que la facture pétrolière est très lourde; il provoque le changement climatique parce qu'il est à l'origine des émissions de gaz à effets de serre dont nous aurons presque tous à souffrir mais auquel les pauvres seront plus vulnérables », a-t-il expliqué.

« Voilà quelques-uns des problèmes qu'engendre cet excès d'énergie d'une même source, mais il y a aussi le drame inverse de la pénurie. Ceux qui vivent dans les pays en développement ne connaissent que trop bien les coupures de courant qu'imposent l'insuffisance de la capacité de production et la médiocrité du réseau. N'oublions pas non plus les 1 milliard 600 millions d'êtres humains qui vivent sans électricité et qui utilisent à la place le bois, les déjections animales et les déchets agricoles, solutions qui ont fait de la pollution à l'intérieur des habitations l'une des 10 grandes causes de mortalité ou de mort prématurée dans le monde », a-t-il fait remarquer.

« Nous devons lancer une révolution de l'efficience énergétique. Une centrale classique gaspille 65 % de l'énergie qu'elle produit. Il nous faut retenir et exploiter cette chaleur perdue, utiliser davantage de véhicules hybrides et recourir plus souvent aux techniques offrant un meilleur rendement », a-t-il déclaré.

« Nous devons réduire la pollution provoquée par les combustibles solides, par exemple en utilisant du charbon 'propre' », a-t-il encore dit.

« Les sources renouvelables d'énergie restent lamentablement sous-exploitées. Nous devons investir bien davantage dans celles qui sont bien connues, comme le vent, l'eau et le soleil, et nous efforcer bien davantage d'étudier et de mettre en valeur celles qui promettent d'être fructueuses à plus long terme, comme les marées, la conversion thermique, l'hydrogène et les cellules à combustible », a-t-il encore demandé.

« Les pays en développement ne devraient pas être condamnés par le poids de la tradition ou de leur pauvreté à répéter ce qu'ont fait leurs prédécesseurs, surtout quand il y a d'autres solutions. Nous ne pouvons refuser de reconnaître leur droit de s'industrialiser et, en fait, ils devront pratiquement doubler leur production d'électricité dans les années qui viennent s'ils veulent progresser jusqu'à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. Mais il y a des façons écologiquement rationnelles d'y parvenir. Les pays développés ont le devoir de les seconder, c'est-à-dire de les aider à renforcer leurs capacités, de leur transmettre techniques et savoir-faire et de favoriser leur dynamique par de nouveaux dispositifs financiers », a-t-il fait observer.

« Tous les pays doivent se montrer plus stricts dans la réalisation de ce qu'ils ont promis. Ils devraient être plus nombreux à participer au marché des bons d'émissions de carbone. Ils devraient recourir davantage à des instruments souples comme le Mécanisme pour un développement propre du Protocole de Kyoto pour soutenir les projets de développement durable respectueux du climat dans les pays en développement », a-t-il souhaité.

« Le changement climatique lui-même ne doit pas être considéré comme une problématique à part : ce qui est fait pour l'atténuer et s'y adapter doit s'intégrer dans les stratégies nationales de développement durable », a-t- il estimé.

Etablie en 1992 par l'Assemblée générale, la CDD est composée de 53 membres élus pour une durée de trois ans. Elle se réunie tous les ans pendant trois semaines à New York pour mettre en ?uvre le Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement appelé sommet de Rio.

La CDD fonctionne par cycle de deux ans. Le débat de haut niveau de la 14e session a commencé aujourd'hui. Le thème est cette année « l'énergie, la pollution de l'air, le changement climatique, le développement industriel ».