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Darfour : le Secrétaire général salue la signature d'un accord à Abuja

Darfour : le Secrétaire général salue la signature d'un accord à Abuja

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Saluant aujourd'hui l'annonce d'un accord entre le gouvernement soudanais et les principaux mouvements rebelles du Darfour, le Secrétaire général a aujourd'hui exhorté les autres mouvements à s'y rallier et la communauté internationale à renforcer son assistance.

« Je me félicite de l'accord signé entre le gouvernement soudanais et les rebelles à Abuja et j'appelle les deux autres parties à saisir ce moment historique pour mettre fin à ce conflit tragique », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général lors d'un point avec la presse à New York, réitérant son message lancé le 1er mai (dépêche du 1.05.06).

La mise en oeuvre de cet accord « impliquera de renforcer immédiatement la présence de l'Union africaine sur le terrain. Il faudra aussi renforcer nos efforts humanitaires, alors que nous n'avons reçu que 20% des sommes nécessaires » (dépêche du 4.05.06 sur l'alerte lancée par Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU)

« En toute hypothèse, il faudra agir vite », a souligné Kofi Annan qui a appelé les parties à « mettre en oeuvre de bonne foi cet accord » et de « coopérer avec la MUAS et les Nations Unies ».

Interrogé sur les garanties du gouvernement quant au désarmement des milices janjaouites, le Secrétaire général a indiqué que si le gouvernement avait protégé les populations, l'on ne parlerait pas à l'heure actuelle d'une mission de l'ONU.

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a dénoncé aujourd'hui l'impunité qui continue de régner au Darfour et la minimisation systématique des exactions par les autorités soudanaises (dépêche du 5.05.06).

Le Secrétaire général a rappelé sa demande adressée au gouvernement soudanais, afin qu'il accorde un visa aux experts du département des opérations de maintien de la paix, dont la présence sur le terrain est indispensable aux préparatifs d'une future mission des Nations Unies au Darfour.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, avait récemment expliqué que le gouvernement soudanais s'opposait pour l'instant à une telle mission (dépêche du 26.04.06).

Interrogé par ailleurs sur les efforts humanitaires et sur les pays qui n'avaient pas contribué suffisamment, le Secrétaire général a rappelé que « les Etats-Unis avaient été très généreux » et que l'ONU regardait dans la direction de l'Union européenne et des pays du Golfe.

« Mais il ne faut pas laisser cette responsabilité uniquement aux mains des gouvernements et je souhaite voir un mouvement de générosité du secteur privé similaire à celui du tsunami dans cette crise », a ajouté le Secrétaire général.

Saluant lui aussi la signature des accords, le représentant des Etats-Unis, John Bolton, avait lui aussi déclaré que cet événement renforçait le souhait de son pays de passer le plus vite possible à une mission de maintien de la paix des Nations Unies et au renforcement de la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS).

image? Retransmission de l'intervention de John Bolton[2mins]

Le représentant du Soudan s'est déclaré « très heureux d'annoncer la nouvelle de l'accord de paix » qui permettra de « ramener la normalisation dans la région, apporter la paix et permettre aux populations déplacées de retourner dans leur foyers ».

Interrogé sur la suite de la mission d'évaluation des Nations Unies, le représentant du Soudan a indiqué que pour l'instant le gouvernement se focalisait sur l'accord de paix.

A la question de savoir si le Soudan acceptait une mission des Nations Unies au Darfour, il a rappelé que son pays abritait déjà une des plus grandes mission de l'ONU et qu'il faudrait voir ce que préciseraient les accords de paix, comme cela avait été le cas pour l'accord de Naivasha, qui avait mis fin au conflit entre le Nord et le Sud du pays.

« Le conflit dure déjà depuis 3 ans. Il y a maintenant une volonté de reprendre une vie normale ». « Le gouvernement soudanais n'a pas d'attitude négative à l'égard de l'ONU », a-t-il affirmé.

Le conflit au Darfour, région de l'Ouest du Soudan, a fait au moins 200.000 morts depuis trois ans et causé le déplacement de près de deux millions de personnes.