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A l'approche des élections, le Timor-Leste aura encore besoin du soutien de l'ONU

A l'approche des élections, le Timor-Leste aura encore besoin du soutien de l'ONU

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Alors que s'achève, le 20 mai prochain, le mandat du Bureau de l'ONU au Timor-Leste (BUNITIL), son chef a plaidé aujourd'hui devant le Conseil de sécurité pour le maintien de l'assistance à ce pays où la démocratie reste fragile et la sécurité instable, notamment dans la perspective des élections de 2007.

« Le Conseil de sécurité doit désormais répondre aux demandes présentées par les autorités timoraises et visant le maintien d'une présence de l'ONU après la clôture du Bureau des Nations Unies au Timor-Leste (BUNITIL), a déclaré aujourd'hui le Représentant spécial du Secrétaire général pour Timor-Leste, Sukehiro Hasegawa, devant le Conseil de sécurité.

image? Retransmission de la séance du Conseil de sécurité[3h13mins]

Le Conseil de sécurité était réuni pour un exposé en présence du ministre des Affaires étrangères du Timor-Leste, Ramos Horta, et était saisi du dernier rapport du Secrétaire général sur la question.

« Il est important pour les membres du Conseil de revoir leurs perceptions et les hypothèses qu'ils ont élaborées sur la situation », a estimé Sukehiro Hasegawa, avant d'évoquer les troubles ont éclaté à la suite des décisions relatives à la situation des soldats révoqués.

« Les dégâts matériels causés sont faibles, si on les compare à ceux des évènements de 1994 », mais « l'impact psychologique sur la population a été immense ».

« Des milliers de personnes ont cherché refuge dans les églises et des bâtiments publics à Dili. D'autres se sont réfugiés dans les montagnes et les districts périphériques », a-t-il indiqué en ajoutant que le BUNITIL continuera à suivre les plaintes qui ont été déposées concernant des violations du respect des droits de l'homme.

« Il est impératif de renforcer les capacités du Ministère de la défense et des forces armées » a recommandé M. Hasegawa.

Concernant les droits de l'homme, il a félicité le gouvernement du Timor-Leste pour les progrès remarquables qu'il a accomplis, comme l'ouverture au public du bureau du Provedor [ombudsman] ou la ratification de sept traités sur les droits de l'homme.

Le Représentant spécial a estimé que la présence des Nations Unies sera des plus importantes pour aider le pays à maintenir la paix et la stabilité, dans la perspective des élections nationales en 2007. Le gouvernement a agi très vite pour parachever les projets de lois électorales avant soumission au Parlement, a-t-il indiqué en insistant pour qu'un soutien additionnel soit fourni à toutes les institutions concernées.

« Pour parvenir à un processus crédible, la Commission électorale nationale doit pouvoir se doter de toutes les ressources humaines et matérielles dont elle a besoin ». « La transparence du processus électoral aura naturellement une incidence sur les perspectives de développement d'un système démocratique solide, a estimé M. Hasegawa.

« La présence de forces de police des Nations Unies sera essentielle avant et pendant la campagne électorale, car l'impartialité des policiers locaux ne peut encore être garantie », a-t-il dit.

Attirant l'attention sur les propositions du Secrétaire général en la matière, le Représentant spécial a souligné que les maux dont souffrent actuellement les forces armées timoraises montrent qu'il faut absolument que leurs capacités administratives soient améliorées.

« Alors que de grands progrès ont été enregistrés par les dirigeants et le peuple du Timor-Leste, les institutions étatiques sont en butte aux revendications de différents groupes et doivent faire face aux aspirations de la population, sans oublier les risques potentiels liés à l'organisation des premières élections organisées au niveau national depuis l'indépendance en 1999 », a fait remarquer le Représentant spécial du Secrétaire général en soulignant que la démocratie reste fragile et la sécurité instable au Timor-Leste.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères et de de la coopération du Timor-Leste, José Ramos-Horta, a plaidé en faveur d'une présence robuste des Nations Unies au Timor-Leste jusqu'en mai 2007, dotée des moyens de relever les défis que connaît le pays.

Il a rendu hommage aux missions successives des Nations Unies qui ont permis de consolider la paix et de promouvoir le développement au Timor-Leste.

Quant aux évènements qui se sont passés à Dili la semaine dernière, « ils ont tiré la sonnette d'alarme pour les dirigeants du Timor-Leste ainsi que pour la communauté internationale », a dit M. Ramos-Horta, avant d'expliquer que des « casseurs » avaient pris en otage une manifestation, qui a crée un mouvement de panique parmi la population.

« Des mesures préventives doivent être prises de toute urgence pour prévenir un retour au chaos, à la violence et à l'instabilité », a-t-il estimé.

Le ministre a indiqué devant le du Conseil qu'il enverrait une invitation aux rapporteurs pertinents des Nations Unies pour qu'ils mènent une enquête complète sur les allégations selon lesquelles cinq personnes auraient péri au cours de cet incident.

« Au moment où nous nous exprimons ici, la peur est palpable à Dili parmi des individus traumatisés par les violences qui viennent d'y avoir lieu ».

« Malgré cette éruption de violence, le gouvernement a déjà pris des mesures en vue de la préparation des élections prochaines », a-t-il indiqué.

« Dans ce cadre, la fragilité de l'environnement politique et les défis qui se posent à la stabilité, à la primauté du droit et au respect des droits de l'homme, exigent une présence de l'ONU », a-t-il recommandé. « Une telle décision est entre vos mains, et sera de nature à influencer le cours du destin de mon pays », a-t-il conclu en s'adressant aux membres du Conseil de sécurité.