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Le PAM contraint d'emprunter sur ses réserves pour faire face aux urgences humanitaires

Le PAM contraint d'emprunter sur ses réserves pour faire face aux urgences humanitaires

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Le programme d'aide alimentaire de l'ONU, qui nourrit plus de 50 millions de personnes en Afrique, a révélé aujourd'hui qu'il avait été contraint d'emprunter 113 millions de dollars pour ne pas interrompre son assistance.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) fait face à une diminution des donations qui l'ont forcé à entamer ses propres réserves financières, indique un communiqué publié aujourd'hui à Rome.

« Nous avons mis en place un système qui permet aux populations de ne pas mourir de faim si les donations ne viennent pas immédiatement. Mais ces prêts internes ne peuvent être répétés si la communauté internationale n'intervient pas pour réapprovisionner les fonds » a déclaré James Morris, directeur exécutif du PAM.

Le PAM a notamment utilisé son Compte d'intervention immédiate, conçu pour répondre aux crises. En 2005, il a été sollicité à des niveaux record (plus de 100 millions de dollars) et faute de contributions récentes il est désormais à un niveau historiquement bas, à moins de 20 millions de dollars.

Les besoins sont notamment critiques dans le sud du continent africain. Pour nourrir 9 millions de personnes, le PAM a dû emprunter sur ses propres réserves 113 millions de dollars. Des contributions de donateurs ont depuis permis de reconstituer ces réserves aux deux tiers, mais il manque toujours 37 millions de dollars.

« Les populations frappées par les catastrophes ne peuvent pas attendre » a souligné James Morris. « La communauté internationale doit se rappeler que nous ne pouvons fournir que l'assistance que nous recevons ».

Les besoins sont importants également en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan. En République centrafricaine, « des centaines de milliers de personnes risquent de mourir de faim si nous n'agissons pas rapidement » a souligné hier un représentant du Bureau de coordination des affaires humanitaires .

Il s'agit majoritairement de personnes déplacées depuis 2002-2003 dans le nord-ouest du pays, à la frontière avec le Tchad et dont la situation s'est encore aggravée depuis l'intensification des violences en décembre dernier. Le représentant à Bangui du PAM, Jean-Charles Dei, estime qu'il faut « 4,5 millions de dollars pour nourrir un groupe de 50 000 personnes et prévenir une catastrophe humanitaire.

En février dernier, les agences humanitaires des Nations Unies avaient déjà lancé un appel d'urgence en faveur de la République centrafricaine.