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Libéria : le Conseil de sécurité appelle à juger Charles Taylor

Libéria : le Conseil de sécurité appelle à juger Charles Taylor

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Répondant à la demande de la nouvelle présidente du Liberia, le Conseil de sécurité a réaffirmé aujourd'hui son soutien, par la voie d'une déclaration à la presse, à ce que l'ancien président Charles Taylor soit traduit en justice devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.

« Le Conseil de sécurité a pris note du rapport sur la situation au Liberia et exprimé sa satisfaction à l'égard de la période de transition qui a suivi l'élection de la présidente Ellen Johnson-Sirleaf », a affirmé aujourd'hui à la presse César Mayoral, représentant de l'Argentine et président du Conseil de sécurité pour le mois de mars, lors d'une déclaration à la presse à New York.

César Mayoral s'exprimait à l'issue d'une séance à huis clos au cours de laquelle l'Envoyé de l'ONU pour le Liberia a présenté le dernier rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) (dépêche d'aujourd'hui).

« Le Conseil de sécurité soutient la prorogation du mandat de la MINUL et a pris note de la proposition du Secrétaire général d'ajuster son mandat à l'avenir », a déclaré le président.

« Le Conseil de sécurité reconnaît les grands besoins du Liberia en termes d'assistance internationale dans la période de consolidation de la paix », a ajouté l'ambassadeur.

Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité a souligné aussi la nécessité « de traduire Charles Taylor devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone».

Le représentant de l'Argentine a souligné l'importance de la lutte contre l'impunité, rappelant que son pays marquait aujourd'hui le 30e anniversaire du coup d'Etat militaire, dont la répression a fait au moins 30.000 morts. Il a souligné aussi que son gouvernement prenait des mesures pour que ces crimes ne restent pas impunis.

La nouvelle présidente du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf, avait confirmé au siège de l'ONU avoir demandé au Nigeria et aux dirigeants africains de la région de prendre la « décision collective » de déférer l'ancien président Charles Taylor devant le Tribunal (dépêche du 17.03.06).

Devant le Conseil de sécurité, elle avait aussi demandé la levée des sanctions imposées sur les exportations de diamants et le maintien d'une présence des Nations Unies dans son pays ravagé par plus d'une décennie de guerre.

Dans la résolution 1637, votée en novembre dernier, le Conseil de sécurité a autorisé la MINUL à placer en détention l'ancien président Taylor, s'il retournait dans son pays, et à le transférer au Tribunal spécial pour la Sierra Leone pour qu'il y soit jugé (dépêche du 11.11.05).

Ancien président du Libéria, Charles Taylor a été inculpé, le 3 mars 2003, par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone pour crimes contre l'humanité perpétrés dans ce pays au cours d'une guerre civile qu'il a alimentée.

Elu président par les Libériens en 1996, Charles Taylor vit en exil dans le sud du Nigeria depuis qu'il a quitté le pouvoir en août 2003, sous la pression des rebelles, qui assiégeaient la capitale du Libéria, et de la communauté internationale.