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"La RDC est résolument engagée sur le chemin de la paix", estime Kofi Annan devant le peuple congolais

"La RDC est résolument engagée sur le chemin de la paix", estime Kofi Annan devant le peuple congolais

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S'adressant aujourd'hui à Kinshasa au peuple congolais, le Secrétaire général a estimé que la République démocratique du Congo (RDC) était engagée sur le chemin de la paix, après cinq années de guerre civile et trois années de transition politique qui doit s'achever en juin prochain avec la tenue d'élections présidentielles.

Arrivé à Kinshasa hier pour une visite de trois jours en RDC, Kofi Annan s'est entretenu aujourd'hui, de nouveau, avec le président Joseph Kabila, a informé son porte-parole, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU à New York.

Appuyant les efforts des Nations Unies dans le pays qui ont déployé leur plus grosse opération de maintien de la paix, le Secrétaire général a également rencontré les quatre vice-présidents de la RDC.

Il s'est ensuite entretenu avec le président de la Commission électorale (CEI) qui a prévu le premier tour des élections présidentielles et législatives le 18 juin prochain.

Kofi Annan s'est enfin adressé au peuple congolais qui, pour la première fois depuis 45 ans, est appelé à choisir ses dirigeants.

« Aujourd'hui, la RDC est résolument engagée sur le chemin de la paix. Le pays est réunifié. L'État a commencé à redéployer son administration sur une grande partie du territoire. Une nouvelle Constitution a été promulguée le mois dernier, à la suite du référendum de décembre 2005. Et la signature le 9 mars de la loi électorale a ouvert la voie à la tenue d'élections démocratiques qui mettront fin à la transition engagée en 2003 », a rappelé le Secrétaire général dans un discours prononcé à Kinshasa.

Pour Kofi Annan, il est « essentiel » que « ces élections soient perçues par tous comme libres, ouvertes et transparentes ».

« Seule la création d'un climat de confiance et de sécurité favorisant la participation effective de tous les partis politiques permettra de renforcer la crédibilité du processus démocratique et de garantir une stabilité politique durable », a-t-il estimé.

Le Secrétaire général a déclaré qu'il faisait « confiance à la sagesse des autorités et de la population congolaise pour s'abstenir de tenir des propos haineux ou provocateurs ».

« Le peuple congolais a montré qu'il est déterminé à surmonter les divisions du passé et à bâtir un avenir commun. Les dirigeants politiques se doivent d'être à la hauteur de cette ambition en ne perdant jamais de vue, à aucune étape du processus électoral, l'intérêt supérieur de la nation », a-t-il affirmé.

Kofi Annan a souligné aussi l'importance du « contrôle effectif des ressources », de « la bonne gestion des entreprises publiques, du « paiement régulier et en toute transparence des fonctionnaires » pour faire des progrès « sur la voie du développement ».

« Un autre défi important que les nouvelles autorités auront à relever sera de restaurer l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire et de faire prévaloir l'état de droit, y compris par le renforcement du soutien du gouvernement aux administrations de proximité, pour qu'elles puissent fournir les services publics de base aux populations », a-t-il encore relevé.

Le Secrétaire général a aussi pensé « à la sécurisation des populations et à la stabilité de la région au-delà des élections ».

« C'est pourquoi je vous engage instamment à accélérer le processus de réforme du dispositif sécuritaire et la mise sur pied d'une armée et d'une police congolaise crédibles, professionnelles et intégrées », a-t-il expliqué.

« La réforme des forces armées et de la police doit s'accompagner, par ailleurs, d'une accélération et d'un renforcement du processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration », a-t-il insisté.

Le Secrétaire général a enfin rappelé qu'il était indispensable de « rétablir rapidement des relations normalisées avec ses voisins ».

Les élections du 18 juin prochain marqueront la fin de la transition politique, initiée en janvier 2003, après cinq ans de guerre civile, impliquant six pays voisins et faisant 4 millions de morts.

Avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Mission de l'ONU en RDC (MONUC) apporte aux Congolais la plus grande assistance électorale jamais entreprise.

Quelque 25,7 millions de Congolais ont été enregistrés sur les listes électorales dans un pays qui fait la taille de l'Europe de l'Ouest et qui ne possède que quelques routes et des infrastructures de base (dépêche du 10.03.06).

Le Secrétaire général effectuait sa deuxième visite en RDC depuis le déploiement de la MONUC en 1999 (voir notre première dépêche du 21.03.06 et notre seconde).