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Armes légères : le Conseil de sécurité insiste sur la coopération entre les pays en matière de traçage

Armes légères : le Conseil de sécurité insiste sur la coopération entre les pays en matière de traçage

Le Conseil de sécurité, qui tenait aujourd'hui son débat public annuel sur les armes légères et de petit calibre, a insisté sur la coopération nécessaire entre les Etats en matière de traçage des petites armes afin de mieux prévenir, combattre et éliminer leur commerce illicite sous tous ses aspects.

Les nombreux États Membres qui ont participaient à ce débat public s'appuyaient sur le rapport

2005 du Secrétaire général qui recense les initiatives prises pour donner effet à 12 recommandations qu'il a formulées sur la manière dont le Conseil de sécurité pourrait contribuer à résoudre la question du commerce illicite des armes légères et des armes portatives dans les situations dont il est saisi.

L'avancée la plus importante au cours de cette période, comme l'a fait remarquer Hannelore Hoppe, Chef par intérim du Département des affaires de désarmement qui présentait le rapport, fut l'adoption par l'Assemblée générale, en décembre dernier, d'un instrument international visant à permettre aux États de procéder à l'identification et au traçage rapides et fiables des armes légères et de petit calibre.

Lors du débat au Conseil de sécurité, de nombreuses délégations ont néanmoins fait part de leur frustration au sujet de cet instrument qu'elles auraient voulu juridiquement contraignant et voir comporter des dispositions sur les munitions.

À l'instar du mMinistre péruvien des affaires étrangères, Oscar Maurtua de Romana, plusieurs pays ont également appelé le Conseil de sécurité à poursuivre ses efforts en vue de parvenir à un contrôle efficace des embargos et à renforcer les processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) des anciens combattants dans les situations post-conflit.

Nombre de représentants ont mis l'accent sur la nécessité de renforcer les interactions avec l'Assemblée générale afin de promouvoir la mise au point de stratégies à long terme pour mettre fin au fléau de la prolifération illicite dans le cadre des efforts internationaux visant à prévenir les conflits et consolider la paix, ainsi que dans le cadre du Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, adopté lors de la Conférence des Nations Unies sur les armes légères, en juillet 2001.

Plusieurs délégués ont cependant souhaité que la Conférence chargée d'examiner les progrès accomplis dans l'exécution du Programme d'action, prévue du 26 juin au 7 juillet, puisse permettre aux États Membres de s'entendre sur l'essentiel des actions à entreprendre en vue d'assurer sa mise en œuvre concrète.

Pour le représentant de la Chine, la Conférence doit en particulier servir de tremplin à l'instrument de traçage et de marquage et permettre de renforcer la coopération internationale dans ce domaine.

Pour empêcher les armes de passer du commerce licite au commerce illicite, il convient notamment de limiter le nombre des intermédiaires et limiter le courtage, a assuré le représentant de la Fédération de Russie.

Selon le délégué de la France, le Conseil de sécurité doit aborder de manière cohérente la question du trafic illicite des petites armes et, pour cela, s'attaquer aux vecteurs de ce commerce, à savoir la transaction elle-même mais également son financement, son intermédiation et le transport des armes vers les foyers de tension.

Par ailleurs, le représentant du Ghana s'est dit favorable à l'adoption de mesures concrètes pour prévenir l'exploitation illégale de ressources naturelles dont les revenus servent à financer le trafic illicite d'armes de petit calibre.

Pour son homologue de Sierra Leone, le Conseil de sécurité devrait aller plus loin que ses positions précédentes et encourager explicitement la conclusion d'un traité international comme il l'a fait pour les traités multilatéraux visant à éliminer ou à prévenir la prolifération des armes nucléaires, chimiques ou biologiques.