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Après la mort d'un casque bleu, Kofi Annan demande à l'Erythrée de lever les restrictions "inadmissibles" à la circulation

Après la mort d'un casque bleu, Kofi Annan demande à l'Erythrée de lever les restrictions "inadmissibles" à la circulation

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Après la mort mercredi d'un soldat du contingent indien, le Secrétaire général a renouvelé hier son appel au gouvernement de Érythrée pour qu'il lève au plus vite les restrictions « inadmissibles » et « arbitraires », imposées depuis le mois d'octobre à la Mission des Nations Unies dans le pays, « qui font courir un risque à la vie » de son personnel.

« Le Secrétaire général a appris avec une profonde tristesse la mort, intervenue le 1er mars, d'un membre du contingent indien de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) », affirme un message transmis hier par son porte-parole.

« Le casque bleu a souffert d'un arrêt cardiaque dans la Zone de sécurité temporaire et a été déclaré mort après avoir été évacué à Addis-Abeba », indique le message.

« Le Secrétaire général est particulièrement troublé par le fait que la mort se soit produite dans des circonstances où, en raison des restrictions inadmissibles imposées par l'Érythrée, l'évacuation du casque bleu malade vers un hôpital a dû se faire par un parcours plus long », explique le message.

« Le Secrétaire général appelle, dans les termes les plus forts, les autorités érythréennes à lever sans délai les restrictions arbitraires qui font courir un risque à la vie du personnel de l'ONU », conclut le message.

En juin 2000, après deux ans de combats motivés par un différend frontalier, l'Éthiopie et l´Érythrée ont signé un Accord de cessation des hostilités au terme de pourparlers organisés sous les auspices de l´Algérie et de l´Organisation de l´unité africaine.

En juillet 2000, le Conseil de sécurité avait créé la MINUEE dans le but de maintenir une liaison entre les parties et de mettre en place un mécanisme permettant de vérifier la cessation des hostilités.

Réclamant la démarcation de la frontière avec l'Ethiopie, le gouvernent érythréen a soumis la MINUEE, depuis le mois d'octobre 2005, à une interdiction de survol du territoire par ses hélicoptères, imposant des entraves à sa circulation et exigeant une expulsion d'une partie de son personnel.

Ces mesures ont été immédiatement condamnées par le Conseil de sécurité et le Secrétaire général (dépêche du 05.10.06, dépêche 24.10.05 et dépêche du 07.12.05).

Dans une résolution adoptée en novembre dernier, le Conseil de sécurité avait enjoint l'Erythrée d'annuler sans plus tarder les restrictions imposées à la MINUEE et appelé l'Ethiopie à accepter la délimitation de la frontière entre les deux pays (dépêche du 23.11.05).

Qualifiant la situation entre l'Ethiopie et l'Erythrée « d'extrêmement préoccupante », le Secrétaire général avait alerté contre le risque « d'erreur de calcul » qui pourrait dégénérer en conflit ouvert (dépêche du 16.02.06).