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Controverse des caricatures : Kofi Annan alarmé par les menaces et les violences

Controverse des caricatures : Kofi Annan alarmé par les menaces et les violences

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« La colère ne justifie pas la violence », surtout « contre des personnes qui n'ont ni responsabilité ni contrôle sur des publications » qui peuvent être jugées offensantes, a déclaré aujourd'hui Kofi Annan, à propos de la controverse sur les caricatures du prophète Mahomet parues dans la presse danoise, après que les ambassades du Danemark ont été incendiées ce week-end à Damas et à Beyrouth.

« La colère ne justifie pas la violence », surtout « contre des personnes qui n'ont ni responsabilité ni contrôle sur des publications » qui peuvent être jugées offensantes, a déclaré aujourd'hui Kofi Annan, à propos de la controverse sur les caricatures du prophète Mahomet parues dans la presse danoise, après que les ambassades du Danemark ont été incendiées ce week-end à Damas et à Beyrouth.

Le Secrétaire général se dit « alarmé » par « les menaces et la violence, notamment les attaques contre les ambassades intervenues en Syrie, au Liban et dans d'autres pays ces derniers jours », indique un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

« Bien qu'il comprenne la détresse ressentie par de nombreux Musulmans à la publication de caricatures dont ils estiment qu'elles insultent leur religion, il souhaite souligner qu'une telle colère ne justifie pas la violence, encore moins lorsqu'elle est dirigée contre des personnes qui n'ont ni responsabilité ni contrôle sur les publications en question », affirme le message.

« Une fois de plus, il exhorte les Musulmans à accepter les excuses présentées par le journal danois, à agir dans le véritable esprit d'une religion connue pour ses valeurs de pardon et de compassion, et de mettre cet épisode derrière eux ».

« Il appelle aussi toutes les parties, en particulier les gouvernements et les autorités, qu'elles soient religieuses ou séculaires, à tout faire pour réduire la tension et éviter les actions ou les déclarations qui pourraient l'accroître », ajoute le message.

Le Secrétaire général se dit également convaincu que « maintenant plus que jamais, il est temps pour les hommes et les femmes de bonne volonté, de toutes religions et de toutes communautés, de se rassembler dans un esprit de dialogue et de respect mutuel ».

« Je partage la détresse de mes amis Musulmans qui estiment que ces caricatures offensent leur religion. Je défends aussi la liberté de la presse. Mais cette dernière n'est jamais absolue, elle comprend une responsabilité. Ce qui est important c'est que le journal qui avait publié ces caricatures a présenté des excuses », avait déclaré vendredi dernier le Secrétaire général, lors d'une rencontre avec la presse à New York (voir notre dépêche du 3 février 2006).

Kofi Annan avait affirmé jeudi que « la liberté de la presse devrait toujours être exercée dans le plein respect des croyances et des piliers de toutes les religions » (voir notre dépêche du 2 février 2006).

Vendredi dernier, les ambassades du Danemark et de la Norvège ont été incendiées à Damas, en Syrie. Samedi, c'est l'ambassade du Danemark à Beyrouth, au Liban, qui a été incendiée par une foule de manifestants.

La semaine denière, de nombreuses protestations, allant de boycotts économiques à des menaces d'attaques de la part de plusieurs groupes palestiniens, ont été émises dans le monde arabo-musulman, après la publication dans un journal danois de caricatures représentant le prophète Mahomet.

Saisi de demandes de plusieurs pays arabes visant à sanctionner le journal responsable de la publication, le gouvernement danois a objecté le principe de la liberté de la presse.

Après que le journal danois a présenté des excuses, le 31 janvier dernier, les caricatures ont été republiées dans plusieurs journaux européens, au nom de la liberté de la presse.