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Le Secrétaire général envisage le transfert de casques bleus du Libéria en Côte d'Ivoire

Le Secrétaire général envisage le transfert de casques bleus du Libéria en Côte d'Ivoire

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Le Secrétaire général a sollicité aujourd'hui l'assentiment du Conseil de sécurité pour procéder au transfert temporaire de troupes de la mission des Nations Unies au Libéria à l'opération de maintien de la paix en Côte d'Ivoire pour renforcer la sécurité du personnel sur le terrain.

« Compte tenu de la situation actuelle en Côte d'Ivoire, sur laquelle le Conseil a insisté lors des consultations tenues les 19 et 26 janvier 2006, j'ai l'intention de transférer à titre temporaire un bataillon d'infanterie mécanisée et une unité de police constituée de la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) à l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire ( ONUCI ), pour une période initiale de trois mois », a annoncé le Secrétaire général dans une lettre adressée hier au président du Conseil de sécurité.

« Le bataillon, qui serait transféré à Abidjan en plusieurs étapes, commençant par le transfert immédiat d'une compagnie, renforcerait la sécurité du personnel et des biens de l'ONU et s'acquitterait d'autres tâches confiées à l'ONUCI par le Conseil », précise la lettre.

« Les pays qui fournissent des effectifs de police et des contingents à la MINUL ont donné leur accord de principe à ce redéploiement temporaire et le Gouvernement ivoirien en a été avisé », ajoute le Secrétaire général.

« Je sollicite donc l'assentiment du Conseil de sécurité à cette proposition de redéploiement », précise Kofi Annan, qui renvoie à la résolution 1609 (2005) du Conseil, adoptée le 24 juin 2005, par laquelle le Conseil de sécurité l'autorisait à « redéployer à titre temporaire des effectifs militaire et de la police civile de la MINUL à ONUCI afin de faire face aux défis qui ne pouvaient être relevés dans le cadre de l'effectif total autorisé de chacune de ces deux missions ».

Le Secrétaire général s'était déclaré, le 1er février dernier, « profondément préoccupé par des rapports selon lesquels des menaces auraient été proférées à l'encontre du personnel des Nations Unies en Côte d'Ivoire et des violences massives pourraient être déclenchées à Abidjan et dans d'autres régions de Côte d'Ivoire » (voir notre dépêche du 1er février 2006).

A cette occasion, Kofi Annan avait rappelé au président Gbagbo et au chef d'état-major, le général Mangou, « leur responsabilité personnelle dans la prévention des violences, y compris des attaques dirigées contre le personnel et les installations des Nations Unies dans le pays, ainsi que des violences ethniques ».

Rappelant les menaces qui continuent de peser et déplorant l'absence de matériel permettant de faire face à de nouvelles attaques, l'ONUCI avait annoncé, le 26 janvier dernier, un retrait temporaire d'une partie de son personnel civil de la Côte d'Ivoire (voir notre dépêche du 26 janvier 2006).

Le même jour, le représentant de la France avait annoncé que des sanctions pourraient bientôt être prises contre les responsables des violences contre les Nations Unies en Côte d'Ivoire (voir notre dépêche du 26 janvier 2006).

De violentes manifestations, « orchestrées » par les « Jeunes patriotes », partisans du président Gbagbo, avaient été dirigées à l'encontre des Nations Unies en Côte d'Ivoire au mois de janvier dernier.