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Après les violences en Côte d'Ivoire, le PAM stoppe ses opérations dans le pays

Après les violences en Côte d'Ivoire, le PAM stoppe ses opérations dans le pays

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Après les manifestations et les violences dirigées contre les Nations Unies la semaine dernière en Côte d'Ivoire, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé aujourd'hui qu'il était dans l'obligation de stopper ses opérations humanitaires dont dépendent des milliers de personnes dans le pays.

« L'incertitude qui persiste sur la sécurité du personnel du PAM en Côte d'ivoire pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les opérations humanitaires qui permettent de venir en aide aux personnes les plus vulnérables dans le pays, notamment dans la région de Guiglo, à l'ouest du pays », alerte un communiqué du PAM, publié aujourd'hui à Abidjan.

« C'est la nature des attaques, particulièrement violentes dans la région de Guiglo, qui a entraîné une telle inquiétude », ajoute l'agence des Nations Unies.

« Il est tout simplement trop dangereux de retourner à Guiglo », a déclaré Abou Dieng, directeur du PAM en Côte d'Ivoire, qui s'inquiète de la situation humanitaire des personnes qui dépendent de l'aide apportée par le PAM dans cette région.

Les violences ont poussé toutes les organisations humanitaires à quitter Guiglo, alors qu'il y a des besoins énormes dans cette ville, où 7.000 Burkinabés déplacés sont logés dans un camp et 6.000 réfugiés libériens dans un autre, rappelle le communiqué.

Appelés à descendre dans la rue par les radios locales, les pillards ont saccagé le bureau principal du PAM et se sont attaqués à ses deux entrepôts de la ville de Guiglo dans lesquels étaient stockés 683 tonnes de nourriture, rapporte l'agence.

Les dommages causés dans le bureau sont estimés à 100.000 dollars et remplacer la nourriture de l'entrepôt coûtera 530.000 dollars, précise le communiqué.

Les bureaux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ceux du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ont aussi été saccagés, a ajouté aujourd'hui Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, au siège de l'ONU à New York.

Les pertes d'OCHA sont estimées à 1,8 millions de dollars, a précisé le porte-parole.

Les agences humanitaires des Nations Unies apportent une aide alimentaire à près de 900.000 personnes en Côte d'Ivoire, principalement dans la région de Guiglo, a-t-il rappelé.

Dans une déclaration présidentielle adoptée le 19 janvier, le Conseil de sécurité avait menacé d'imposer des sanctions aux personnes qui font obstacle à l'action de la force des Nations Unies dans le pays (voir notre épêche du 19 janvier 2006).

Le Secrétaire général avait condamné, le 17 janvier dernier, « la violence orchestrée et dirigée contre les Nations Unies » et demandé « la cessation immédiate de ces attaques qui enfreignent la loi ivoirienne » (voir notre dépêche du 17 janvier 2005).

Les violences ont secoué la Côte d'Ivoire pendant quatre jours la semaine dernière, particulièrement à Abidjan, Daloa, San Pedro et Guiglo.

Les manifestations avaient démarré le 16 janvier dernier à Abidjan, après la recommandation du Groupe de travail international (GTI), chargé de superviser le plan de paix des Nations Unies, de dissoudre l'Assemblée nationale ivoirienne (voir notre dépêche du 16 janvier 2006).