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Côte d'Ivoire : les efforts diplomatiques s'intensifient pour désamorcer la crise

Côte d'Ivoire : les efforts diplomatiques s'intensifient pour désamorcer la crise

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Alors que les violences se poursuivent dans plusieurs villes de la Côte d'Ivoire, le Secrétaire général a aujourd'hui longuement évoqué la situation au téléphone avec le président ivoirien et l'actuel président de l'Union africaine qui s'est rendu dans le pays, a indiqué son porte-parole.

Le président de l'Union africaine, le président du Nigeria Olusegun Obasanjo, s'est rendu aujourd'hui en Côte d'Ivoire, où il devait rencontrer le président ivoirien, Laurent Gbagbo, son Premier ministre, Konan Banny, le président du parlement et le chef de l'Opération des Nations Unies dans le pays (ONUCI), Pierre Schori, a annoncé Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, au siège de l'ONU à New York.

Le Secrétaire général espère qu'au cours de ces entretiens, Olusegun Obasanjo sera en mesure de trouver une issue à la crise, a indiqué le porte-parole.

« Sur le terrain, la situation demeure incertaine. Les violences se poursuivent dans plusieurs localités, notamment à Abidjan et à Guiglo. Le calme est peu à peu revenu à San Pedro et Daloa, mais la nuit dernière des Casques bleus du contingent bangladeshi ont été contraints d'ouvrir le feu sur des individus qui essayaient de pénétrer dans l'enceinte de l'ONUCI », a-t-il rapporté.

« Plusieurs d'entre eux ont été tués et d'autres blessés. Les forces des Nations Unies s'efforcent de faire preuve de la plus grande retenue face à ces attaques, privilégiant autant que possible des méthodes non létales pour disperser les rassemblements et dissuader les attaques », a ajouté le porte-parole.

« Tout particulièrement choquant est le recours à la propagande par les médias de la haine, qui continuent de diffuser des messages d'incitation à la violence contre les Nations Unies », a-t-il souligné.

« Cette situation est inacceptable et doit prendre fin immédiatement », a insisté Stéphane Dujarric.

En raison de ces évènements, Pierre Schori avait décidé de reporter sa venue à New York, a-t-il par ailleurs fait savoir.

Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, qui a informé hier les membres du Conseil de sécurité de l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire, fera de nouveau un exposé demain, à l'issue duquel il s'adressera à la presse.

Les quinze membres du Conseil de sécurité préparent actuellement une déclaration présidentielle qui pourrait être adoptée demain. Un projet de résolution est également en circulation.

Face aux attaques des bâtiments de l'ONU à Abidjan et dans deux autres villes de la Côte d'Ivoire, le Secrétaire général avait condamné hier « la violence orchestrée et dirigée contre les Nations Unies » et demandé « la cessation immédiate de ces attaques qui enfreignent la loi ivoirienne » (voir notre dépêche du 17 janvier 2006).

Les manifestations contre la proposition du Groupe international de travail (GIT) de dissoudre l'Assemblée nationale ivoirienne ont démarré lundi dernier à Abidjan (voir notre dépêche du 16 janvier 2006).

Le GIT, chargé de superviser le plan de paix des Nations Unies, avait recommandé ce week-end de ne pas prolonger le mandat des députés ivoiriens, venu à expiration le 16 décembre dernier.

Dans sa résolution 1633, adoptée le 21 octobre dernier, le Conseil de sécurité entérinait le principe de la création d'un GIT chargé d'élaborer « une feuille de route en consultation avec toutes les parties ivoiriennes, en vue de tenir des élections libres, régulières, ouvertes et transparentes dès que possible et au plus tard le 31 octobre 2006 ».

Le 15 décembre dernier, le Conseil de sécurité prorogeait, pour une durée d'un an, le dispositif de sanctions, établi dans la résolution 1572, à l'égard des individus qui entraveraient le processus de paix en Côte d'Ivoire, qui inciteraient publiquement à la haine et à la violence et qui seraient responsables de violations des droits de l'homme (voir notre dépêche du 15 décembre 2005).

La résolution 1572, adoptée le 15 novembre 2004, créait un Comité des sanctions, chargé de désigner les personnes qui font peser une menace sur le processus de paix et qui entravent notamment l'application des Accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III.

Ces personnes pourraient faire l'objet de sanctions individuelles - interdiction de voyager, et gel des avoirs.