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Conseil de sécurité : Jean Arnault présente les grandes lignes du "Pacte pour l'Afghanistan"

Conseil de sécurité : Jean Arnault présente les grandes lignes du "Pacte pour l'Afghanistan"

Jean Arnault
Le représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afghanistan, a présenté aujourd'hui, au Conseil de sécurité, les grandes lignes du « Pacte pour l'Afghanistan », qui sera lancé le 31 janvier prochain à la conférence de Londres sur le suivi du processus de paix dans le pays.

Ce Pacte constitue la feuille de route pour le processus de consolidation de la paix en Afghanistan, quatre ans après le début du processus enclenché à la conférence de Bonn dont la mise en œuvre s'est achevée avec l'entrée en fonction, le 19 décembre dernier, de l'Assemblée nationale afghane, a expliqué aujourd'hui Jean Arnault, représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afghanistan, lors d'une séance publique au Conseil de sécurité.

Intervenant pour la dernière fois en sa qualité de représentant spécial du Secrétaire général, Jean Arnault a dressé un tableau encourageant de l'évolution de la situation en Afghanistan sur le plan politique.

Il a toutefois invité les membres du Conseil de sécurité à demeurer vigilant face à la recrudescence de la violence dans le sud du pays, comme en témoignent les attentats perpétrés le 15 janvier dernier, à Kandahar.

Les institutions gouvernementales afghanes sont désormais en place, comme prévu par les Accords de Bonn, a fait valoir Jean Arnault, ajoutant que ces institutions étaient représentatives de toutes les couches sociales, de tous les groupes ethniques et de toutes les sensibilités et respectaient la parité entre les sexes.

L'une des questions en suspens a trait à la disposition constitutionnelle qui accorde au parlement la prérogative de valider les nominations des membres du Cabinet, le parlement devant pour sa part déterminer si cette procédure sera globale ou individuelle pour chaque membre du gouvernement. À la demande du président, il a été convenu que le parlement examinerait les nominations des membres du Cabinet après la conférence de Londres, a indiqué le représentant spécial.

Les représentants élus, a-t-il poursuivi, prennent à cœur leurs nouvelles responsabilités et, l'une des premières questions abordées, au dixième jour de délibération, portait sur les conditions de vie des pauvres et des réfugiés ainsi que des personnes détenues par les forces de la Coalition.

Par ailleurs, a-t-il ajouté, bien que la nouvelle Assemblée nationale ne soit pas partie prenante à la conférence de Londres, le président de la Chambre basse a indiqué qu'il était déterminé à travailler étroitement avec le gouvernement et la communauté internationale pour définir les priorités de l'après Bonn.

Jean Arnault a aussi voulu attirer l'attention du Conseil de sécurité sur la recrudescence des attaques meurtrières dans le sud du pays commis par des éléments hostiles au gouvernement.

Il y a deux jours, le 15 janvier, une voiture piégée a explosé au passage d'un convoi de l'équipe canadienne chargée de la reconstruction à Kandahar, tuant son directeur politique, Glyn Berry, et blessant trois soldats canadiens et un civil afghan, a rappelé le représentant.

Une autre attaque suicide, le même jour et toujours dans la province de Kandahar, a coûté la vie à 20 personnes et en a blessé 20 autres, a-t-il encore dit, ajoutant que sur les 19 attaques suicides recensées au cours des 12 derniers mois, 13 avaient été commises au cours de ces 10 dernières semaines.

D'autres attaques ont visé les forces militaires de l'OTAN déployées en Afghanistan, a-t-il ajouté, jugeant que la question de la sécurité devait demeurer au centre des priorités du gouvernement et de la communauté internationale.

Concernant les aspects militaires, Jean Arnault a également précisé que le transfert de l'autorité opérationnelle dans le sud du pays se poursuivrait en 2006 tandis que les équipes de reconstruction provinciales opèreront à l'avenir sous l'autorité de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS).

Le 8 décembre dernier, a ajouté le représentant, les ministres des affaires étrangères de l'OTAN ont décidé de renforcer la FIAS en augmentant son effectif de 6.000 hommes, ce qui portera le total à 15.000 hommes. Nous ne disposons toutefois pas des garanties nécessaires à cette expansion, a-t-il regretté. Il sera, selon lui, impératif de donner à la FIAS les moyens pour faire la preuve de sa crédibilité dans le futur, en particulier dans la mesure où elle sera appelée à agir dans des zones qui étaient auparavant placées sous le contrôle des forces de la Coalition et où de nombreuses attaques armées sont perpétrées contre les forces militaires internationales.

Le représentant a enfin précisé que des consultations avaient lieu depuis le mois de septembre pour définir un nouveau cadre d'engagement de la communauté internationale appelé « Pacte pour l'Afghanistan » qui a été lancé le 31 décembre dernier. Le document est en voie de finalisation et constituera une feuille de route de maintien de la paix pour les cinq ans à venir.

Le Pacte s'attachera à relever les défis que constituent la sécurité, la gouvernance, les droits de l'homme, l'état de droit, le développement et la lutte contre les stupéfiants. Le Pacte souligne le rôle de premier plan que doit jouer le pays et il établit des principes fondamentaux dont le but est de maximiser l'impact des activités de maintien de la paix, a-t-il conclu.